Une étude récente s’est intéressée aux symptômes dépressifs à long terme après un cancer du sein localisé. Il est important de réaliser un diagnostic précoce de ces symptômes dépressifs. Une prise en charge précoce de ces symptômes devrait permettre d’atténuer les comportements à risque pour la santé, et pourrait aider à réduire les symptômes dépressifs à long terme après le traitement du cancer du sein. En tant que Chirurgien Plasticien, nous avions remarqué depuis longtemps l’effet psychothérapeutique majeur de la chirurgie réparatrice, et l’importance de prendre en compte les facteurs psychologiques, et le traumatisme psychologique majeur représenté par le diagnostic de cancer du sein, et par les traitements nécessaires faisant suite au diagnostic.

Une étude récente s’est intéressée aux symptômes dépressifs long terme (Di Meglio A et al) après un cancer du sein localisé.

L’étude a montré que 20 % de ces femmes ont développé une dépression pendant la phase de traitement, ou pendant le suivi de six ans, alors qu’elles ne présentaient pas de symptôme dépressif avant le diagnostic. Un pic a été a été par ailleurs observé lors de la phase des traitements primaires : chirurgie, chimiothérapie, et radiothérapie. Les auteurs ont également étudié les facteurs associés à la détérioration symptomatique: les femmes les plus âgées, avec un indice de masse corporelle plus élevé, avec un niveau socio-économique faible, ou avec des antécédents de troubles psychologiques, avaient plus de risques de développer des symptômes dépressifs.
Les auteurs ont conclu au besoin de dépistage précoce et d’un suivi des symptômes dépressifs pour intercepter la vulnérabilité psychologique des femmes faisant l’objet d’un diagnostic de cancer du sein.

Le parcours de soins devrait être adapté avec un soutien psychologique dédié, et des interventions visant à atténuer les mauvais comportements pour la santé. Cela pourrait ainsi aider à réduire les symptômes dépressifs à long terme après traitement du cancer du sein.

Commentaires :
Le diagnostic du cancer du sein est une agression majeure pour les femmes qui en font l’objet.  Cela touche en effet un organe symbolique essentiel pour les femmes. Ce traumatisme représente une agression narcissique majeure. Les traitements sont également très agressifs et constituent des agressions supplémentaires. Aussi il est important de bien accompagner les femmes au cours du traitement du cancer du sein, et de les encourager à pratiquer du sport et à ne pas prendre de poids ; et en cas de besoin de prescrire des antidépresseurs spécifiques pour passer ce cap.
Dans nos pratiques, nous avions remarqué que la chirurgie réparatrice avait souvent un effet psychothérapeutique ; et qu’il était important de prendre en compte ces facteurs psychologiques au moment d’une chirurgie réparatrice, même si celle-ci se situait à distance du traumatisme initial.  
Il est important d’envisager un travail psychothérapeutique à ce moment-là de façon à un pouvoir bien accompagner les patientes, et leur permettre de tourner la page définitivement, et de reprendre une vie heureuse après le traitement.

Conclusions :
Cette étude souligne l’importance du diagnostic précoce de dépression, et du suivi des femmes et des symptômes dépressifs pour les patientes faisant face au diagnostic  de cancer du sein.
En cas de dépression, il est important de mettre en place un traitement spécifique et, dans tous les cas, d’ encourager les patientes à la pratique du sport, et à ne pas prendre de poids, et de bénéficier d’une psychothérapie de soutien.
En tant que chirurgien Plasticien  il est important de connaître l’effet psychothérapeutique lié à la chirurgie réparatrice, et de savoir accompagner ces patientes pour leur permettre de tourner la page ,et de reprendre une vie heureuse après le traitement du cancer du sein. 

Références :

Di Meglio A, et Al. Patterns of depressive symptoms among survivors of early-stage breast cancer. ASCO meeting abstract. Journal of Clinical Oncology. 2024; Volume 42,Number 16 suppl.