Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme en occident (entre 1 femme sur 9 et 1 sur 10 en France : somme de tous les risques annuels cumulés à 85 ans). Alors que la patiente se sent en parfaite santé, du jour au lendemain, on peut lui annoncer qu’elle a une « boule dans le sein », qui peut potentiellement menacer sa vie. La patiente doit alors faire face à différents problèmes : choisir l’équipe qui va la traiter, rassurer ses enfants et son conjoint, affronter son entourage, gérer sa vie professionnelle, et d’éventuelles absences professionnelles, et surtout bien se traiter.
+ - Diagnostic et traitement du cancer du sein
Le cancer du sein est une maladie qui fait peur à toutes les femmes, car elle est très répandue, et tout le monde connait quelqu’un qui a eu un cancer du sein avec, parfois, une évolution péjorative. Chacun raconte un peu « son histoire » en fonction de ces craintes personnelles, ou de l’histoire familiale, ou de l’histoire amicale vécues. Souvent l’entourage est plutôt anxiogène que rassurant, car l’entourage s’inquiète naturellement de la situation. Les personnes cherchent à comparer les histoires qui n’ont rien à voir entre elles, parce que les cancers du sein sont nombreux et chaque cancer a sa propre évolution. Le traitement doit être personnalisé, et ce traitement est souvent complexe et multidisciplinaire. Le but de ce site est de répondre aux questions que vous vous posez, si vous êtes confrontée à ce problème du diagnostic d’un cancer du sein.
Diagnostic du cancer du sein
Que le cancer du sein ait été découvert par la palpation d’une tuméfaction dans le sein (par la palpation de la patiente ou par un examen clinique médical), ou bien par un examen radiologique systématique (échographie ou mammographie), la preuve formelle du diagnostic du cancer du sein dépend de l’analyse histologique des tissus suspects (examen anatomopathologique). Seule la biopsie permet d’affirmer le diagnostic du cancer du sein.
Echographie et mammographie
La combinaison de la mammographie avec l’échographie permet habituellement de faire une étude complète du sein. L’analyse des images radiologiques suspectes de cancer comprennent des zones opaques irrégulières, une distorsion de l’architecture du sein, ou des microcalcifications. Les microcalcifications représentent des dépôts de calcium qui pourraient indiquer la présence d’un cancer si elles sont groupées de façon particulière. C’est le travail du radiologue d’analyser ces mammographies. Lorsqu’il y a le moindre doute par rapport à une lésion suspecte, la conduite à tenir est de réaliser une microbiopsie +++ de cette lésion suspecte, car seule la biopsie permet de conclure à la bénignité ou la malignité d’une tumeur du sein.
I R M (Imagerie par Résonnance Magnétique)
L’IRM est un examen qui n’est pas systématique dans le diagnostic du cancer du sein. L’IRM peut être réalisée à titre complémentaire lorsqu’on veut réaliser un bilan d’extension locale de certains cancers du sein, de façon à préciser certaines anomalies vues en échographie, et en mammographie, dans le cas des dépistages des patientes à haut risque ayant une mutation oncogénétique, dans des cas difficiles de surveillance après traitement conservateur et, dans certains cas, pour vérifier l’état d’un implant mammaire si le médecin radiologue suspecte une rupture à l’échographie (patientes porteuses de prothèses mammaires).
Les biopsies
Les biopsies sont représentées par les microbiopsies (prélèvements tissulaires très fins) et les macrobiopsies (prélèvements tissulaires plus gros). Elles sont réalisées par le radiologue, et le prélèvement est guidé par l’échographie ou la mammographie en fonction de la visibilité de la lésion à l’échographie ou à la mammographie. Les fragments prélevés lors de ces prélèvements histologiques sont envoyés au laboratoire d’anatomopathologie, et il faudra plusieurs jours pour obtenir le résultat de cette biopsie.
Dans certains cas, la lésion est petite et difficile à appréhender par le radiologue, mais il persiste une zone suspecte : dans ces cas-là, une biopsie chirurgicale peut être réalisée. Cela est de plus en plus rare car les radiologues, actuellement, réalisent bien les microbiopsies et les macrobiopsies.
Examen anatomopathologique
L’examen anatomopathologique est réalisé par le médecin pathologiste, qui précise les caractéristiques de la tumeur. Son analyse est très fine et c’est cette étude anatomopathologique qui permet de confirmer le diagnostic de cancer du sein, d’en préciser son agressivité, et son pronostic. Cette analyse fine constitue une véritable « carte d’identité » du cancer du sein. Après tumorectomie ou mastectomie, le médecin pathologiste précise la taille de la tumeur, mesure les marges d’exérèse, et précise la présence de marqueurs biologiques comme les récepteurs à l’œstrogène, à la progestérone, la détermination de l’expression des récepteurs HER2 neu (en cas de surexposition du récepteur HER2 neu, un traitement spécifique par chimiothérapie avec l’Herceptin serait indiqué), l’index de la protéine Ki67 (qui constitue un marqueur de prolifération cellulaire), et éventuellement d’autres marqueurs spécifiques plus rares.
Le compte rendu anatomopathologique final permet au médecin pathologiste de résumer les caractéristiques de la tumeur à savoir : la taille de la tumeur, les marges d’exérèse, le type de la tumeur (canalaire ou lobulaire), la présence ou non d’une invasion (sans invasion, le cancer est dit « in situ », en cas d’invasion le cancer est un dit infiltrant), le grade histo-pronostique, la présence ou l’absence de récepteurs hormonaux, et des marqueurs tumoraux cités plus haut. Vous devez conserver le compte-rendu anatomopathologique qui est l’élément le plus important de votre dossier ++, et le demander à votre chirurgien s’il n’est pas en votre possession.
Les traitements des cancers du sein
Le traitement du cancer du sein nécessite le plus souvent l’association de plusieurs traitements ; on parle ainsi d’une prise en charge pluridisciplinaire. En matière de guérison, la prise en charge chirurgicale initiale est très importante. Il est donc indispensable de faire appel à des chirurgiens spécialisés dans le traitement du cancer du sein car il est démontré qu’une patiente prise en charge dans une équipe multidisciplinaire a plus de chances de guérir, et de bénéficier du traitement le plus adéquat.
Le traitement chirurgical
Le traitement chirurgical du cancer du sein est essentiel. Il consiste à retirer toute la tumeur en passant suffisamment large avec une résection dite «in sano », c’est-à-dire en zone saine, tout en offrant les meilleures conditions de réparation esthétique. Le sein peut être conservé (traitement conservateur) dans 60 à 70% des cas. Il est important de réaliser un traitement très soigneux initialement et, grâce aux techniques dites d’oncoplastie que l’on verra plus loin, le sein opéré peut garder une forme harmonieuse (ou en tout cas facilement réparable lors d’une chirurgie plastique ultérieure). Dans environ 30% des cas, une mastectomie est nécessaire et une reconstruction est presque toujours possible. Cette reconstruction peut se faire lors de la même intervention et on parle alors de mastectomie avec reconstruction immédiate (RMI); ou dans un temps ultérieur et on parle alors de reconstruction mammaire différée (RMD).
Le traitement conservateur
Le traitement conservateur consiste à réaliser une tumorectomie, puis un traitement complémentaire par radiothérapie dans un second temps. Lors de la tumorectomie, il est souvent nécessaire réaliser un remodelage glandulaire de façon à éviter une déformation du sein. Dans certains cas, on peut réaliser une plastie du sein associée dans le temps de tumorectomie, on parle alors de « chirurgie oncoplastique ».
Lors du traitement conservateur, une recherche du ganglion sentinelle (prélèvement du ou des ganglions les plus proches du sein, qui ont été repérés par injection de produit radioactif la veille ou le matin de l’intervention). Ce geste de recherche du ganglion sentinelle se fait lors de la même intervention que la tumorectomie.
La mastectomie
L’intervention de mastectomie consiste à enlever tout le sein, à l’exception de la peau qui n’est pas malade (enlever le minimum nécessaire de peau). L’indication de mastectomie n’est pas liée à la gravité du cancer mais à la taille de la tumeur ou à sa plurifocalité (plusieurs foyers dans le sein).
L’incision doit être dessinée avant l’intervention de façon à limiter le plus possible la cicatrice, et éviter que la cicatrice ne vienne dans la zone du décollete. La suture doit être faite avec le plus grand soin avec un surjet intra-dermique pour obtenir une cicatrice de bonne qualité. En cas de reconstruction immédiate, cette incision doit être adaptée à la technique de reconstruction et est réalisée par le chirurgien plasticien impliqué dans cette reconstruction immédiate.
On parle de mastectomie classique, type Patey ou Madden, lorsque l’incision est horizontale et emmène la plaque aréolo-mamelonnaire (PAM); de mastectomie avec conservation de l’étui cutané, lorsque la mastectomie conserve la plus grande partie de la peau à l’exception de la plaque aréolo-mamelonnaire (dans le cadre des reconstructions mammaires immédiates); de mastectomie sous-cutanée ou de mastectomie avec conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire, lorsque l’on conserve la plaque aréolo-mamelonnaire (mamelon et aréole). Il est possible de conserver la plaque aréolo-mamelonnaire lorsque la tumeur se situe à plus de 2,5 cm de l’aréole. Pour les grosses lésions ou les carcinomes in-situ très étendus, il est préférable d’enlever la PAM. Dans tous les cas, en cas de conservation de la PAM, une biopsie rétro-mamelonnaire est réalisée lors de la mastectomie : en cas de lésion rétro-mamelonnaire présente dans cette biopsie, une ablation secondaire de la PAM peut être nécessaire. Cette situation est maintenant rare grâce aux progrès de l’imagerie, qui permet de décrire habituellement avec précision les lésions mammaires.
La chirurgie des ganglions axillaires
En cas de cancer du sein, celui-ci peut se disséminer dans les ganglions axillaires qui représentent de véritables filtres qui arrêtent les cellules cancéreuses pour éviter des disséminations dans le corps. Pour étudier les ganglions axillaires, il faut réaliser une recherche du ou des ganglions sentinelles. Ces ganglions sont transmis au médecin pathologiste pour être analysés. Les données de l’analyse seront disponibles quelques jours après l’opération. Ce statut ganglionnaire est un élément fondamental pour planifier le traitement du cancer du sein, notamment l’indication de chimiothérapie ou d’hormonothérapie. Afin de repérer les ganglions sentinelles, un marqueur isotopique (rendez-vous à prendre en Médecine Nucléaire) est injecté la veille ou le matin de l’intervention et il vient se fixer au niveau du ganglion dit « sentinelle » qui est le ganglion qui est le premier filtre du sein. Ainsi, en étudiant ce ganglion sentinelle, on a une bonne idée du risque d’envahissement axillaire. Si ce ganglion sentinelle est négatif, on pourra éviter ainsi un curage ganglionnaire axillaire avec son risque plus élevé de développement d’un lymphœdème ou « gros bras ». Cette technique est un progrès et doit être systématiquement proposée.
La radiothérapie
La radiothérapie consiste à utiliser les radiations externes délivrées de façon quotidienne sur 5 à 6 semaines (il faut habituellement 50 Gy à raison de 2 Gy par séance). Le radiothérapeute précise le traitement, et suit de façon hebdomadaire les patientes durant le traitement.
La radiothérapie après traitement conservateur est systématique et permet d’éliminer les clones cellulaires tumoraux, et ainsi de limiter le risque de récidives locales, elles- mêmes pourvoyeuses de lésions secondaires dans certains cas.
Après mastectomie, pratiquée pour un cancer infiltrant étendu, la radiothérapie pariétale réduit le risque de récidive locale d’environ 70 à 80%.
Les traitements médicaux
Les traitements médicaux correspondent à des traitements médicamenteux prescrits par un chimiothérapeute qui est un oncologue médical. Ces traitements médicaux comprennent : les chimiothérapies, l’hormonothérapie et les thérapeutiques ciblées.
Les chimiothérapies
Les traitements par chimiothérapie sont des traitements médicamenteux administrés par voie générale dont le but est de traiter les cellules cancéreuses qui seraient disséminées au niveau du corps. La décision de chimiothérapie est prise en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP). Ces chimiothérapies sont le plus souvent administrées par perfusions Les chimiothérapies et sont indiquées dans les cancers infiltrants du sein qui ont un risque de récidive locale élevée, ou un risque de métastases à distance. C’est l’étude histologique précise qui permet d’évaluer ce risque et de poser l’indication de chimiothérapie.
Dans certains cas, les médecins ont recours à une analyse des gênes de la tumeur (analyse génomique type Oncotype) pour mieux préciser la nécessité d’une chimiothérapie. Ces tests sont actuellement à l’étude, leur coût est élevé, et leur efficacité encore en cours d’évaluation (expertise INCA en cours).
L’hormonothérapie
Le cancer du sein étant un cancer hormonosensible, lorsqu’il présente des récepteurs aux œstrogènes, on peut utiliser une hormonothérapie qui empêche la stimulation de la tumeur par les œstrogènes. C’est l’étude histologique qui permet de savoir si une tumeur présente des récepteurs ou non à l’œstrogène et à la progestérone, et de fixer l’indication d’une éventuelle hormonothérapie.
Les thérapeutiques ciblées
Les thérapeutiques ciblées sont en plein développement actuellement, et représentent probablement l’avenir de la cancérologie médicale. Le principe est de repérer des récepteurs cellulaires et d’envisager un traitement spécifique par un anticorps attaquant spécifiquement ces récepteurs. Dans le cadre du cancer du sein, le traitement par thérapeutique ciblée le plus utilisé est l’Herceptin (Trastuzumab) qui attaque les cellules tumorales qui ont un récepteur HER2 neu surexprimé, ce qui représente environ 10 à 15 % des cancers du sein. Ce traitement est très puissant et a permis un progrès majeur pour les patientes qui ont pu en bénéficier, augmentant considérablement le taux de guérison des cancers qui présentaient ce récepteur cellulaire.
Les mastectomies prophylactiques
La mastectomie prophylactique est l’ablation préventive du sein. Cette intervention est envisagée chez les patientes ayant un risque important ou très important de développer un cancer du sein. Cette intervention de mastectomie prophylactique est toujours associée à une reconstruction mammaire immédiate (Cf. chapitre des mastectomies prophylactiques dans BRCA1 – BRAC2).
Les patientes qui ont un risque élevé de développer un cancer du sein sont représentées par : les femmes qui ont une mutation oncogénétique BRCA1 ou BRCA2, les femmes dont l’histoire familiale met en évidence de très nombreux cancers du sein et qui sont porteuses d’une mutation oncogénétique plus rare, et certaines patientes qui présentent des lésions mammaires prédisposant au cancer du sein comme les néoplasies lobulaires in situ étendues, ou certaines hyperplasies canalaires atypiques étendues, certains antécédents d’irradiation thoracique à une jeune âge pour traiter une maladie de hodgkin ,ou un lymphome de hodgkin dans l’enfance, enfin les patientes qui ont déjà eu un cancer du sein, et qui ont, en plus, un risque familial de cancer du sein.
Les mastectomies prophylactiques sont des interventions difficiles et délicates car lors de mutation Brca 1 ou Brca2 le sein vient très proche de la peau : il faut enlever toute la glande mammaire à risque de cancer, sans brûler la peau (une brûlure de la peau par le bistouri électrique peut conduire à l’échec de la reconstruction). Il faut également conserver la PAM sans la nécroser. La courbe d’apprentissage, pour bien maitriser cette double intervention, est importante (plus de 50 cas pour la mastectomie ; plus de 100 reconstructions pour commencer à bien maitriser les différentes techniques de reconstruction mammaire). Il n’y a jamais d’urgence pour réaliser une mastectomie prophylactique. Aussi, nous pensons que cette intervention devrait être réalisée, lorsque cela est possible dans la région où vous habitez, par des chirurgiens plasticiens à forte orientation sénologique et ayant une expérience spécifique importante dans ce domaine.
L’idéal est d’être pris en charge par un chirurgien plasticien ayant cette double expérience de la mastectomie prophylactique, et de la reconstruction mammaire ; ou d’être prise en charge par une équipe combinant les deux compétences (chirurgien cancérologue expérimenté dans ce domaine très spécifique -ce qui n’est pas forcément le cas- et chirurgien plasticien expérimenté en reconstruction mammaire). N’hésitez pas à demander l’expérience du chirurgien qui doit vous opérer (vous pouvez poser certaines questions qui vous guideront : est-il chirurgien plasticien ? avec quel chirurgien plasticien travaillez-vous ? combien de cas de cette sorte opère-t-il chaque année ?) et de vous faire adresser si besoin vers un chirurgien plasticien très expérimenté dans ce domaine très spécifique +++ (il en existe forcément un dans votre région). C’est bien votre responsabilité de choisir votre chirurgien pour cette intervention très importante pour votre avenir. C’est ensuite la responsabilité du chirurgien, que vous avez choisi, de réaliser la meilleure chirurgie possible dans votre cas, après vous avoir expliqué la meilleure solution de reconstruction à utiliser dans votre cas.
Vous pouvez consulter les détails techniques dans « mastectomies prophylactiques pour BRCA1 et BRCA2 » dans ce chapitre du site.
+ - Traitement chirurgical initial du cancer du sein
Le sein est un organe noble, qui mérite le plus grand respect et la plus grande attention, lorsqu’on est amené à le traiter pour un cancer du sein. Tout doit être mis en œuvre pour limiter au maximum les séquelles esthétiques sur le sein traité, car l’esthétique et l’harmonie du sein participent grandement à sa fonction.
Le chirurgien plasticien, qui a eu une formation complémentaire en cancérologie (spécialement s’il est titulaire du DESC de cancérologie) peut être un chirurgien de choix pour la prise en charge initiale du cancer du sein, lorsque cela est possible pour des raisons de délais. Du fait de son attention à l’esthétique du sein et de sa maitrise des lambeaux glandulaires, il sera le plus à même de donner le meilleur résultat esthétique possible à la chirurgie initiale.
Le chirurgien plasticien, impliqué en oncologie, peut ainsi intervenir dans différentes situations:
- Traitement du cancer du sein « simple » (tumorectomie simple)
Si le cancer du sein est de taille limité, une intervention chirurgicale d’exérèse limitée, appelée tumorectomie, est habituellement suffisante. Dans le même temps, la recherche du ganglion sentinelle est réalisée. Pour des raisons de délais opératoires, le Dr Emmanuel DELAY ne réalise habituellement pas de traitement conservateur simple, mais vous pouvez appeler son secrétariat pour qu’il vous indique les chirurgiens compétents qui vont pouvoir réaliser ce traitement conservateur simple. Habituellement, le chirurgien sénologue ayant eu une formation de base dans les lambeaux locaux au niveau du sein peut réaliser dans de bonnes conditions, un bon traitement conservateur au point de vue esthétique. Le Dr DELAY se tient bien sûr à la disposition de ses confrères en cas de besoin, pour proposer d’éventuels conseils techniques adaptés à chaque cas particulier.Si vous avez un sein très gros avec une hypertrophie mammaire bilatérale, il peut être important de souligner votre demande de réduction mammaire bilatérale, car après radiothérapie, la réduction mammaire bilatérale sera beaucoup plus difficile, et risquée. Dans ces situations, le Dr DELAY peut participer au temps initial pour la réduction mammaire bilatérale, et le chirurgien cancérologue fera, en équipe, la tumorectomie et la recherche du ganglion sentinelle.
- Chirurgie oncoplastique
Lorsque la patiente a une hypertrophie mammaire bilatérale, ou lorsque le volume de la tumeur est important, spécialement si la tumeur est localisée au pôle inférieur du sein, l’exérèse à type de simple tumorectomie peut entrainer des séquelles morphologiques importantes avec une déformation secondaire importante du sein ++. Dans ces cas particuliers pour limiter cette séquelle à type de déformation, il estpréférable d’envisager une chirurgie dite oncoplastique. Il s’agit d’une chirurgie du cancer du sein intégrant les techniques de mammoplastie. Le Docteur DELAY peut participer à cette prise en charge en réalisant la mammoplastie bilatérale en collaboration avec son collègue chirurgien sénologue, qui réalisera la tumorectomie et la recherche du ganglion sentinelle. C’est à vous de demander cette collaboration si vous souhaitez qu’elle soit mise en œuvre en collaboration avec le Dr DELAY.
- Mastectomie et reconstruction immédiate
Lorsque la lésion est étendue, ou multifocale, la mastectomie peut être la solution de choix pour guérir définitivement localement le cancer du sein. Très souvent, une reconstruction mammaire immédiate peut être indiquée (essentiellement chaque fois que l’on ne prévoit pas de radiothérapie pariétale post-opératoire ; et également dans les cas de récidives après traitement conservateur du cancer du sein -car la radiothérapie a déjà été délivrée lors du traitement initial et, en principe ne peut pas être délivrée 2 fois-). La reconstruction est dite immédiate, c’est-à-dire que le volume mammaire est restauré dans le même temps, et il restera dans un second temps à reconstruire la plaque aréolo-mamelonnaire et réaliser un lipomodelage du sein reconstruit et souvent une symétrisation du sein controlatéral.
Le Dr Emmanuel Delay réalise de nombreuses reconstructions immédiates. Si la patiente est adressée par un chirurgien sénologue de la clinique Charcot, cette mastectomie-reconstruction immédiate est réalisée en équipe : le chirurgien cancérologue réalisant la mastectomie, et le Dr DELAY la reconstruction immédiate. Si la patiente vient directement au Dr DELAY ou est adressée directement au Dr Delay par un confrère sénologue, et que le statut ganglionnaire est déjà précisé, par une précédente tumorectomie et exploration ganglionnaire, le Dr DELAY peut réaliser lui-même la mastectomie totalisatrice et la reconstruction immédiate dans le même temps. N’hésitez pas à prendre l’initiative pour solliciter une reconstruction immédiate par le Dr DELAY si tel est votre souhait (contacter son secrétariat pour organiser une consultation dans des délais rapides).
+ - Comment bénéficier d’une reconstruction mammaire immédiate (RMI)?
La reconstruction mammaire immédiate (RMI) a connu un développement important ces dernières années, et nous avons d’ailleurs participer à cet essor en proposant des solutions techniques innovantes permettant d’obtenir les résultats les plus sûrs et les meilleurs possibles, comme les reconstructions immédiates par lambeau de grand dorsal sans prothèse, ou la reconstruction mamelonnaire immédiate. La reconstruction immédiate peut être proposée dans de nombreuses indications, et apporte beaucoup aux patientes en réduisant l’impact négatif des séquelles de mastectomie, en augmentant la qualité du résultat des reconstructions, et en réduisant les coûts hospitaliers, et le nombre d’hospitalisation. Si vous souhaitez d’une reconstruction mammaire immédiate par le Dr Emmanuel DELAY, lisez attentivement ce texte.
Introduction
La Reconstruction Mammaire Immédiate (RMI) s’est beaucoup développée ces dernières années, et nous avons d’ailleurs participé à ce développement en proposant des solutions sécurisant ces reconstructions immédiates (cf. Chapitre : « Quels sont les avantages des reconstructions mammaires autologues ? »). Les reconstructions immédiates représentent actuellement 50 à 60 % des reconstructions mammaires réalisées en France. Le pourcentage est élevé chez les patientes jeunes et pour les patientes traitées dans des équipes spécialisées prenant en charge de nombreux cancers du sein. La reconstruction immédiate a plusieurs avantages : elle limite les séquelles psychologiques et émotionnelles liées aux mastectomies sans reconstruction ; les résultats esthétiques des reconstructions immédiates sont largement supérieurs à ceux obtenus avec une reconstruction mammaire différée ; et la reconstruction immédiate permet, par définition, la reconstruction dans le même temps et réduit d’au moins d’une intervention l’ensemble du traitement chirurgical.
Ces reconstructions immédiates ont cependant des indications précises, et elles ne doivent pas pénaliser les traitements complémentaires comme la radiothérapie et la chimiothérapie.
Sécurité des reconstructions mammaires immédiates
La sécurité carcinologique des reconstructions immédiates a été étudiée et ces reconstructions immédiates ne pénalisent pas le pronostic des patientes. Au contraire, un article (Agarwal et al, Breast J, 2012 ; 18 : 226-32) a même montré que la reconstruction immédiate réduisait de façon significative le risque de décès, comparée à un groupe de témoins ayant eu une mastectomie seule. Cela n’est pas étonnant, d’autant que l’accès aisé à la reconstruction immédiate est un marqueur de la qualité de la prise en charge du cancer du sein. Ces résultats ne nous surprennent pas, et correspondent à notre impression clinique. Les patientes, prises en charge en effet dans des équipes entrainées, ont une prise en charge de meilleure qualité, un traitement plus adapté, et une bonne surveillance. Par ailleurs, les patientes auxquelles on propose une reconstruction mammaire immédiate sont en général en bonne santé, et ont naturellement une meilleure chance de survie à long terme.
Le risque de récidives locales après mastectomies n’est pas augmenté par la reconstruction immédiate, sous réserve qu’on réalise la même qualité de mastectomie.
Habituellement, on réalise une mastectomie avec conservation de l’étui cutané. Ces interventions n’augmentent pas le risque de récidive locale par rapport aux mastectomies standards. Il faut bien-sûr appliquer les règles de bon sens pour les cancers superficiels et les carcinomes galactophoriques in situ étendus en assurant des marges chirurgicales adéquates. La préservation de la plaque aréolo-mamelonnaire est indiquée pour les mastectomies prophylactiques ; elle peut être indiquée pour d’autres lésions situées très à distance de la plaque aréolo-mamelonnaire (plus de 2,5 cm de la plaque aréolo-mamelonnaire). Une biopsie rétro-mamelonnaire est réalisée dans le même temps de façon à s’assurer de l’absence d’invasion de la plaque aréolo-mamelonnaire. Les grosses lésions ou les lésions situées en région rétro-aréolaire ne sont bien-sûr pas de bonnes indications à la préservation de la plaque aréolo-mamelonnaire, ; de même que les seins très gros et très ptôsés, ne sont pas de très bons candidats à la conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire du fait du risque de nécrose de l’aréole conservée, dans ces situations à risques. Les candidates idéales de la préservation de la plaque aréolo-mamelonnaire sont des patientes ayant des volumes petits ou modérés avec une ptose minime.
Quelles sont les meilleures indications des reconstructions mammaires immédiates ?
Les meilleures indications des reconstructions mammaires immédiates sont les carcinomes in situ étendus ou multifocaux, les carcinomes invasifs ou micro-invasifs avec in situ périphérique nécessitant une mastectomie totalisatrice, une récidive ou une nouvelle localisation après traitement conservateur et, enfin, les mastectomies prophylactiques.
Quelles sont les contre-indications des reconstructions mammaires immédiates ?
Les contre-indications des reconstructions immédiates sont de plusieurs ordres :
- Contre-indications carcinologiques : il s’agit des lésions de type cancer inflammatoire ou cancer très évolutif pour lesquels il faut attendre, en général, deux ans avant d’envisager une reconstruction. Ces lésions très évolutives doivent, dans tous les cas, bénéficier d’une radiothérapie, et sont à haut risque de récidive locale durant les deux premières années. Aussi, les solutions de reconstruction doivent être gardées en réserve pendant cette période.
- Les risques sévères de nécrose cutanée du sein : il s’agit en général de l’association de plusieurs risques de nécrose comme les antécédents de radiothérapie, le tabagisme, le diabète et tous les autres troubles de la microcirculation.
- Des contre-indications techniques : pour un opérateur très entrainé, il n’y a que très peu de contre-indications techniques; mais si l’équipe est peu expérimentée, que ce soit le chirurgien cancérologue ou le chirurgien plasticien, et si la reconstruction s’annonce difficile, cela peut constituer une contre-indication relative forte à l’intervention de reconstruction immédiate.
Je vais avoir de la radiothérapie thoracique, est-ce que je peux bénéficier d’une reconstruction immédiate?
La radiothérapie pariétale adjuvante est une contre-indication relative à la reconstruction immédiate. Cependant, si votre motivation est très forte et, en tenant compte des autres éléments du dossier, il est possible d’envisager cette reconstruction immédiate. La reconstruction par prothèse n’est alors pas une bonne solution car elle conduit le plus souvent à une coque péri-prothétique et à un résultat pauvre. Dans notre expérience, la meilleure solution est d’envisager une reconstruction autologue par lambeau de grand dorsal sans prothèse. Il faut juste savoir que les tissus seront un peu plus fibreux du fait de la radiothérapie, et qu’il faudra réaliser une séance supplémentaire de lipomodelage (par rapport au nombre de séances prévu dans un cas sans radiothérapie) pour obtenir le résultat escompté.
Je vais avoir de la chimiothérapie adjuvante, est-ce qu’il est possible d’envisager une reconstruction immédiate?
La chimiothérapie adjuvante n’est pas une contre-indication à la reconstruction mammaire immédiate. Habituellement, on réalise tumorectomie et traitement ganglionnaire (ganglion sentinelle ou curage en fonction du cas). La chimiothérapie est alors délivrée, et si une mastectomie totalisatrice est nécessaire, elle peut être réalisée à la fin de la chimiothérapie. Il faudra prendre soin de vérifier que les globules blancs et les plaquettes soient revenues à un taux satisfaisant avant de pratiquer l’intervention. Si bien qu’on attend habituellement 1 mois environ après la fin de la chimiothérapie pour envisager cette mastectomie totalisatrice.
J’ai bénéficié d’une tumorectomie avec recherche du ganglion sentinelle, et je souhaite bénéficier d’une reconstruction immédiate par le Dr Emmanuel DELAY, comment dois-je procéder?
Le fait d’avoir eu la tumorectomie et le contrôle ganglionnaire permet de connaitre le statut exact de la lésion. Une mastectomie totalisatrice, si elle est nécessaire, peut être réalisée par le Dr DELAY avec reconstruction immédiate dans le même temps. Le Dr Emmanuel DELAY peut alors réaliser mastectomie et reconstruction immédiate.
Dans d’autres cas, si le traitement primaire et la vérification ganglionnaire n’ont pas été réalisés, le Dr DELAY peut réaliser la reconstruction immédiate en collaboration avec un chirurgien sénologue, à la clinique Charcot (Dr Ouarda Kenouchi, Dr Aude Lunel Potencier, Dr Nicolas Carabin, Pr Daniel Raudrand : si vous souhaitez bénéficier de la reconstruction immédiate par le Dr Delay et que vous rencontré un de ces chirurgiens avant d’avoir rencontré le Dr Delay, vous devez clairement leur préciser votre souhait de bénéficier de la RMI par le Dr Delay afin que l’intervention combinée soit organisée avec le Dr Delay) contacter notre secrétariat qui vous donnera la conduite à tenir.
Globalement, le Dr DELAY travaille en collaboration avec la plupart des équipes de cancérologie du sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes, et d’autres régions de façon plus ponctuelle. Si vous pensez pouvoir bénéficier d’une reconstruction immédiate, et vous souhaitez être opérée par le Dr DELAY, vous pouvez demander à votre chirurgien cancérologue de vous adresser au Dr DELAY pour cette prise en charge complémentaire qui s’intègre dans le cadre d’un projet multidisciplinaire, en accord avec l’équipe qui vous a prise en charge initialement, si vous souhaitez ultérieurement être suivie par cette équipe (cela se fait en bonne intelligence, dans le souci de vous donner les meilleurs soins possibles). Dans le cas où vous souhaiteriez être suivie sur Lyon à la Clinique Charcot, vous pourrez rencontrer un chirurgien cancérologue du sein (Cf paragraphe précédent) pour cette prise en charge carcinologique en collaboration avec le Dr Delay.
Vous pouvez, dans tous les cas, soumettre votre dossier au Dr DELAY: contacter le secrétariat puis adresser les éléments par mail ou courrier avec : le résultat de la biopsie, l’avis de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), si vous êtes passée devant une RCP, et de façon plus générale, l’ensemble des éléments de votre dossier. Il faut joindre à votre envoi, une photo face et une photo trois quart, de façon à évaluer la forme et le volume du sein, qui sont également des éléments à prendre en compte dans l’indication thérapeutique de reconstruction mammaire immédiate. Sur ce dossier, le Dr Emmanuel DELAY pourra confirmer la pertinence ou non de l’indication de reconstruction mammaire immédiate, et alors vous proposer un rendez-vous proche afin d’envisager cette intervention dans le délai imparti, si cela est possible.
Quelles sont les techniques de reconstructions immédiates ?
Les techniques de reconstructions immédiates sont les mêmes que les techniques générales de reconstructions. Globalement, en reconstruction unilatérale, la reconstruction par lambeau est une meilleure solution car, d’une part, elle donnera un meilleur résultat en terme de symétrie et d’autre part, en cas de radiothérapie postopératoire non prévue initialement, cette reconstruction autologue par lambeau de grand dorsal sans prothèse tolèrerait beaucoup mieux la radiothérapie éventuelle.
Par contre, dans le cas d’une mastectomie bilatérale, le choix d’une reconstruction bilatérale par prothèses est souvent le meilleur choix, sauf si une radiothérapie complémentaire est indiquée au niveau du sein ; dans ces cas, il faut prévoir un lambeau d’un côté, puis un lambeau de l’autre côté 2 mois plus tard.
Est-il possible d’envisager la reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire dans le même temps que la reconstruction immédiate ?
Dans le cas des mastectomies avec conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire, la plaque aréolo-mamelonnaire est conservée, il n’y a donc pas besoin de la reconstruire.
Dans le cas des mastectomies avec conservation de l’étui cutané et reconstruction immédiate par lambeau dorsal, il est tout à fait possible et souhaitable de reconstruire la plaque aréolo-mamelonnaire (ou au moins de préparer la reconstruction finale future). Nous avons publié cette technique dans Plastic and Reconstructive Surgery J. en 2006 (Cf articles en langue anglaise dans « Travaux scientifiques ») . Ceci est possible dans le cadre des reconstructions immédiates par lambeau de grand dorsal sans prothèse. Le fait de reconstruire la plaque aréolo-mamelonnaire avec le mamelon montre une meilleure intégration du sein avec une évaluation des patientes et des chirurgiens très favorables (84% de patientes très satisfaites, 13% de patientes satisfaites et 3% de patientes peu satisfaites).
Qui doit réaliser la reconstruction mammaire immédiate ?
La reconstruction mammaire immédiate doit être, si possible, réalisée par des chirurgiens plasticiens très expérimentés dans ce domaine car l’attente des patientes est majeure (elles partent d’un sein normal, et il faut faire en sorte de donner le meilleur résultat possible, afin d’atténuer la notion de perte – perte entre le sein originel et le sein reconstruit obtenu-) et la courbe d’apprentissage longue. Les patientes sont souvent prises en charge dans un « circuit » avec un projet thérapeutique mis en place par le chirurgien qui les a reçues pour la prise en charge initiale de leur lésion mammaire (filière ou établissement dans lesquels la patiente est adressée par son médecin traitant ou son gynécologue). Le chirurgien peut vous proposer de réaliser la reconstruction immédiate lui-même. Si vous souhaitez faire réaliser la reconstruction par le Dr Delay, c’est bien à vous de le demander de façon claire et explicite, et à vous de faire en sorte d’organiser votre prise en charge dans le sens que vous souhaitez. Cependant, il faut bien savoir qu’en secteur privé, la prise en charge par l’assurance maladie se fait sur l’intervention, et sur les honoraires au tarif sécurité sociale.
L’assurance maladie ne prend pas en charge les dépassements d’honoraires des chirurgiens et de l’anesthésiste. Votre mutuelle peut prendre en charge une partie seulement des dépassements d’honoraires, et vous- même vous devrez payer le reste à charge des honoraires. Suivant le cas, il faut prévoir 2 à 3 interventions (c’est à dire 1 ou 2 interventions complémentaires après la reconstruction immédiate, pour obtenir le résultat escompté) : pour chaque intervention vous recevrez un devis précisant ce qui est remboursé par l’assurance maladie, et la partie qui est à votre charge (et pour laquelle vous demanderez la participation de votre mutuelle).
Si la reconstruction immédiate n’a pas pu être réalisée par un chirurgien expérimenté, il est toujours possible de consulter secondairement un chirurgien plasticien expérimenté pour améliorer le résultat. Les choses sont souvent un peu plus difficiles pour obtenir le meilleur résultat possible, mais cela est tout-à-fait envisageable dans de bonnes conditions, sous réserve que l’on arrive pas trop tard, c’est à dire que « l’on ne grille pas » les possibilités thérapeutiques comme les zones de prélèvement graisseux, ou les lambeaux (Cf chapitre « Rattrapage et améliorations des résultats insuffisants d’une reconstruction du sein » dans site Chirurgie-esthetique-du-sein.fr), ce qui serait très frustrant.
Conclusions
La reconstruction mammaire immédiate a connu un développement important ces dernières années, et nous avons d’ailleurs activement participé à cet essor en proposant des avancées thérapeutiques, comme la reconstruction immédiate par lambeau de grand dorsal sans prothèse, la reconstruction mamelonnaire immédiate, ou le lipomodelage lors du temps primaire de reconstruction immédiate.
La reconstruction mammaire immédiate peut être proposée dans de nombreuses indications et a de nombreux avantages, en limitant l’agression physique et psychologique de la mastectomie. Les résultats esthétiques sont par ailleurs meilleurs que dans les reconstructions différées, et l’insertion familiale et socio-professionnelle est également meilleure. Si bien qu’il faut encourager la pratique des reconstructions immédiates de grande qualité, pratiquées si possible par des chirurgiens expérimentés, car l’attente des patientes est élevée, et la courbe d’apprentissage de ces techniques est longue. Il faut savoir cependant que la satisfaction des patientes doit être évaluée au bout de 6 mois à 1 an, car au début, du fait des contraintes post-opératoires et du travail de deuil inconscient du sein symbolique, les patientes peuvent n’être qu’incomplètement satisfaites. Durant cette période post-opératoire, les patientes ont besoin de soutien et de renforcement narcissique de la part de l’équipe, et surtout de la part d’un conjoint aimant et bienveillant, s’il est présent et s’il peut assurer cet étayage bienveillant.
+ - Quels sont les avantages des reconstructions mammaires autologues?
Les reconstructions mammaires autologues se sont beaucoup développées ces dernières années car les avantages sont majeurs. Le premier avantage est de permettre une reconstruction mammaire dans toutes les situations, notamment en présence de contre-indications à une reconstruction par prothèse. Les autres avantages sont de fournir un sein naturel, souple et chaud, et qui retrouve une sensibilité à long terme. Elles permettent de restaurer la forme du sein, notamment le décolleté et la région axillaire antérieure. L’évolution des seins reconstruits est d’autre part stable dans le temps, et il n’y a que peu de reprises secondaires du fait de l’évolution naturelle du sein reconstruit, sous réserve que la patiente ait un poids stable. La réalisation de ces techniques sophistiquées est, par contre, techniquement délicate. Ces techniques ne devraient être réalisées, idéalement, que par des chirurgiens plasticiens ayant une grande expérience, car la courbe d’apprentissage est longue.
Introduction
Les reconstructions mammaires autologues ont connu un développement important au cours de ces vingt dernières années, et nous avons pris une part active au développement de ces techniques (TRAM, Aesthetic TRAM, Lambeau de grand dorsal autologue, lipomodelage, lambeau pectoro-mammaire, et l’avancée la plus récente le lambeau dorsal à cicatrice courte) car les avantages pour les patientes sont nombreux et majeurs. Le premier avantage est de pouvoir offrir une reconstruction dans tous les cas de reconstruction mammaire, y compris dans les cas difficiles pour lesquels les prothèses sont contre-indiquées, du fait de tissus tissus locaux thoraciques sont trop abimés, notamment par la radiothérapie. Les autres avantages sont le caractère naturel de la reconstruction tel que nous le verrons plus loin.
Inconvénients et contre-indications des prothèses
La reconstruction par prothèse donne souvent un sein de forme ronde, d’aspect peu naturel, avec un sillon sous-mammaire qui peut être insuffisamment marqué. Lorsqu’on doit reconstruire un seul sein, il n’est pas possible, dans la majorité des cas, de reconstruire un sein ayant l’apparence exacte du sein controlatéral non opéré : le sein reconstruit parait plus fixe, « plus figé », et bouge peu lors des changements de position (position couchée ou penchée en avant). La reconstruction unilatérale par prothèse trouve donc rapidement se limites. Par contre, les reconstructions bilatérales par prothèses, surtout dans les cas favorables où il n’y a pas eu de radiothérapie, comme les reconstructions mammaires immédiates dans le cadre des mastectomies bilatérales prophylactiques, sont de bonnes indications. Elles peuvent donner alors une bonne symétrie mammaire et de très bons résultats. Les contre-indications à une reconstruction par prothèse sont les tissus locaux très défavorables. Lorsque les tissus locaux sont de faible épaisseur, le risque important est la formation d’une coque péri-prothétique (qui peut survenir dans 10 à 20 % des cas en l’absence de radiothérapie ; et dans 20 à 40% en cas de radiothérapie pariétale), coque qui pénalise la reconstruction. Cette coque entraine en effet un durcissement du sein et parfois une déformation du sein, donnant un sein peu naturel. Ces coques péri-prothétiques, surtout lorsqu’elles sont récidivantes après plusieurs changements de prothèse, sont très décevantes, pour la patiente et pour le chirurgien. Lorsque les tissus sont fins ou très marqués par la radiothérapie, la reconstruction mammaire par prothèse est donc contre –indiquée car, au mieux elle donnerait un résultat mauvais, et au pire, elle conduirait à une exposition de la prothèse (conduisant à sa dépose) qui serait une complication très désagréable pour la patiente et pour le chirurgien.
Avantages des reconstructions mammaires autologues
Les avantages des reconstructions mammaires autologues sont nombreux et très intéressants. Ces reconstructions mammaires autologues, lorsqu’on les maitrise, permettent d’obtenir des résultats inégalés en terme de qualité des reconstructions mammaires. Ces avantages sont nombreux et sont représentés par :
- Permettre une reconstruction mammaire de qualité, même en terrain très difficile, marqué par la radiothérapie, ou par l’absence du muscle grand pectoral.
- Permettre une reconstruction d’aspect naturel, avec des seins souples et chauds, qui maintiennent leurs caractéristiques dans le temps. En plus de la consistance naturelle du sein reconstruit, une forme adaptée du sein reconstruit peut être obtenue de façon à se rapprocher au mieux du sein controlatéral.
- Permettre de restaurer le décolleté qui est la partie la plus importante du sein, notamment dans la vie sociale et nous appelons d’ailleurs cette zone « le sein social», car c’est le sein que l’on montre dans la vie en société, que ce soit au travail ou avec ses amis. Restaurer avec qualité ce « sein social » permet à la patiente de retrouver rapidement une confiance en elle. Les reconstructions mammaires autologues permettent également de reconstruire le pilier axillaire antérieur pour donner une forme satisfaisante au sein.
- Permettre d’obtenir un sein de jolie forme, même si la base mammaire du sein controlatéral est large. Il en en effet possible d’étaler le lambeau à la demande, et ceci est particulièrement intéressant, chez les patientes jeunes ayant un petit sein à base large. On réalise véritablement une reconstruction sur mesure, et le talent propre du chirurgien peut ici s’exprimer complètement.
- Permettre de restaurer la projection du sein et l’aspect en cône du sein, dans le cadre des reconstructions immédiates. Dans ces cas-là, la reconstruction du disque aréolaire, grâce à l’apport cutané de la reconstruction autologue, permet de refaire le sein près de sa forme native, avec l’aspect de cône (en reconstruction différée, le sein peut paraitre légèrement plus plat, ce qui est peu visible de face pour un observateur, mais très visible par la patiente, lorsqu’elle regarde ses deux seins en même temps du haut, de façon comparative).
- Autoriser une reconstruction de qualité avec des résultats stables dans le temps, voire une amélioration progressive du résultat.
- Meilleure intégration du sein dans le schéma corporel, surtout si la patiente réalise avec beaucoup de finesse la rééducation sensitive mammaire (« La femme doit véritablement faire sien son sein ». Anagramme révélateur de ce point important).
- Eviter ou limiter les interventions secondaires, fréquentes dans le temps avec les reconstructions par prothèses (capsulectomies, changements de prothèse, symétrisations itératives).
- Enfin, les sites de prélèvement graisseux peuvent être améliorés, notamment lorsqu’on réalise un lipomodelage qui est pour nous systématique dans le cadre des reconstructions autologues. L’amélioration des zones graisseuses est un avantage spécifique du prélèvement graisseux avec l’amélioration potentielle des stéatoméries (zones graisseuses de stockage, d’origine génétique, et que la patiente a du mal à perdre), qui vont servir de site donneur aux transferts graisseux.
Conclusions
Les reconstructions mammaires autologues représentent un de grands progrès de ces vingt dernières années en Chirurgie Plastique reconstructrice du sein. Le caractère naturel, souple et sensible du sein, permet de mieux intégrer le sein dans le schéma corporel, et finalement d’offrir une plus grande satisfaction à long terme. Ces reconstructions mammaires autologues sont, par contre, techniquement plus délicates et ne devraient être réalisées que par des chirurgiens plasticiens ayant une grande expérience dans ces techniques, car la courbe d’apprentissage est longue, et plus marquée qu’avec les reconstructions par prothèse. Il est dommage et frustrant de voir des cas secondaires pour lesquels les possibilités thérapeutiques ont été utilisées (« les cartouches ont été tirées ! ») sans que l’on ait obtenu le résultat que l’on devait potentiellement obtenir avec une reconstruction autologue. Le choix de la technique, la réalisation impeccable de l’intervention, la qualité du suivi et de l’accompagnement relèvent du chirurgien.
Le choix du chirurgien relève de la patiente. Il m’apparait toujours surprenant de voir que certaines patientes ne se renseignent pas pour un sujet aussi essentiel (multiplier les sources d’information. Cf recommandations dans chapitre « Comment choisir un très bon chirurgien plasticien ? »), et acceptent une intervention par un chirurgien non qualifié, ou peu expérimenté, juste parce qu’elles n’ont pas pris le temps et/ou la peine de se renseigner avec précision. D’autres choisissent un chirurgien pour des raisons financières de moindre coût, plutôt que de faire un effort financier pour ce domaine essentiel pour leur avenir ; ou d’essayer simplement de trouver une mutuelle prenant en charges les dépassements d’honoraires, comme cela devrait être le cas, au moins en partie (alors que la famille n’a pas de problème financier particulier, voire vit confortablement ; sachant bien-sûr que, pour les personnes en difficulté financière, des offres hospitalières de qualité sont disponibles, au moins dans les grandes villes universitaires françaises).
+ - Traitement des séquelles après cancer du sein
A distance du traitement initial, le chirurgien plasticien est souvent sollicité pour traiter les séquelles du traitement. Il s’agit d’ailleurs de son rôle traditionnel, qui s’est maintenant élargi à la prise en charge initiale des cancers du sein, lorsqu’il a la chance d’avoir bénéficier d’une bonne formation en onco-plastie et en cancérologie (idéalement validée par un DESC -Diplôme Etudes Spécialisées Complémentaires- en Cancérologie.
- Séquelles de traitement conservateur
Un chirurgien formé aux techniques de chirurgie oncoplastique aura tout fait pour minimiser les séquelles du traitement initial, mais peuvent survenir des déformations plus ou moins limitées et une asymétrie (Cf ce chapitre). Le chirurgien plasticien impliqué en oncologie sera à même de proposer une prise en charge de ces séquelles. Le lipomodelage des séquelles du traitement conservateur, que nous avons mis au point au début au début des années 2000 (en 2002 pour cette indication très particulière), a pris une place considérable dans le traitement de ces séquelles, et nous avons acquis une grande expérience dans ce domaine, reconnue à l’international (chapitres de référence dans les traités internationaux -Cf travaux scientifiques « livres et chapitres de livres »-). N’hésitez pas à solliciter le Dr DELAY pour la prise en charge de ces séquelles, et venez en consultation avec un courrier comportant le résultat anatomopathologique complet (analyse de la tumeur).
- Séquelles après mastectomie
La mastectomie, qui consiste en l’ablation de la totalité du sein, est un peu moins pratiquée actuellement du fait des possibilités de la chirurgie conservatrice. Cependant, elle reste encore souvent nécessaire, en cas de lésion étendue ou multifocale, ou en cas de récidive après traitement conservateur. Si la mastectomie a été réalisée de façon simple sans reconstruction immédiate, la reconstruction différée est, le plus souvent, possible. En fonction de l’état cutané, le chirurgien plasticien pourra décider du délai nécessaire avant la reconstruction mammaire différée. Seule une consultation permet de voir l’état cutané et de définir la meilleure solution de reconstruction pour la patiente (cf ce chapitre). Vous pouvez prendre rendez-vous avec le Dr DELAY plusieurs mois après la mastectomie pour envisager cette reconstruction mammaire différée. Un courrier comportant le résultat anatomopathologique (analyse de la tumeur) et la date de la fin de la radiothérapie sont très appréciés par le Dr DELAY afin de planifier au mieux votre intervention. Une consultation est toujours très utile et éclairante, et ne ne vous engage pas. Alors n’hésitez pas à consulter et à bénéficier ainsi d’une information complète, vous permettant de vraiment réfléchir à votre désir de reconstruction.
- Séquelles après reconstruction mammaire
La chirurgie de reconstruction du sein (reconstruction mammaire différée, et reconstruction mammaire immédiate) s’est vulgarisée, et maintenant de nombreux opérateurs la pratiquent avec plus ou moins d’expérience, et plus ou moins de bonheur et de réussite. Elle reste une chirurgie très difficile, dont le succès final est fortement lié à l’expérience réelle du chirurgien. Dans certains cas, même en des mains expertes, il peut survenir une complication. Le Dr DELAY a acquis une expérience importante dans ces cas de reprise secondaire (Cf ce chapitre), et il peut apporter son expertise dans ces cas difficiles de résultats insuffisants, ou de reconstructions ayant conduit à un échec, ou à un résultat décevant. Il faut alors consulter le Dr DELAY avec l’ensemble du dossier: compte rendu anatomopathologique, les différents compte rendus opératoires, et si possible une lettre du confrère ayant réalisé les gestes précédents, afin qu’à la complexité technique de la situation ne se rajoute pas une complexité relationnelle.
+ - L’oncoplastie est-elle une spécialité?
L’oncoplastie est, comme on l’a vu, un ensemble de techniques chirurgicales mises au point par les chirurgiens plasticiens pour appliquer les principes des mammoplasties à la chirurgie oncologique mammaire.Ces techniques de plasties mammaires sont utilisées quotidiennement dans la chirurgie morphologique du sein, et les chirurgiens plasticiens ont eu l’idée d’appliquer ces améliorations techniques à la chirurgie cancérologique du sein. L’école française a d’ailleurs acquis une expérience et une réputation importantes dans ce domaine, et est souvent sollicitée dans les congrès internationaux pour parler de ce sujet.
Ce domaine est en plein développement, et certains chirurgiens profitent de cette dynamique pour se présenter comme « chirurgiens oncoplasticiens ». Il faut revenir à la base des textes et de la loi. Il n’existe pas de diplôme de spécialité d’oncoplastie. Se présenter comme un « oncoplasticien » est donc un abus de titre, qui peut prêter à confusion pour les patientes. Le terme d’oncoplasticien ne doit pas être utilisé par des chirurgiens n’ayant pas de diplôme de spécialité en chirurgie plastique. Le diplôme de spécialité dans ce domaine des plasties mammaires, reconnu par l’Ordre des Médecins est celui de DESC de Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique. Les Diplômes d’Université (DU), ou les formations complémentaires peuvent être validés par des chirurgiens sénologues d’autres spécialités, mais ils ne donnent pas accès au titre de « chirurgien plasticien ». Ces diplômes visent simplement à diffuser les techniques élémentaires de mammoplasties pour améliorer la qualité des traitements conservateurs initiaux, et ainsi limiter les séquelles du traitement conservateur.
La chirurgie des tumeurs du sein doit être pratiquée, si possible, par un chirurgien formé aux techniques de base de plasties mammaires adaptées au traitement du cancer du sein. Ces chirurgiens devraient, à notre sens, travailler en collaboration avec une équipe de chirurgiens plasticiens connaissant bien ce sujet, pour pouvoir faire face aux cas complexes, aux résultats insuffisants, et aux complications éventuelles, qui peuvent survenir.
Dans tous les cas, à distance de la chirurgie, il est important que toute patiente puisse bénéficier d’une consultation en chirurgie plastique auprès d’ un chirurgien plasticien, pour évaluer les séquelles thérapeutiques, et proposer un éventuel geste de chirurgie de ces séquelles (même minimes), de façon à pouvoir permettre à la patiente de retrouver le meilleur état possible à distance du cancer du sein.
DR. EMMANUEL DELAY
50 RUE DE LA RÉPUBLIQUE
69002 – LYON
FRANCE
04 72 56 07 06
Foire aux questions
+ - Quelle est la formation du chirurgien plasticien?
La Chirurgie Plastique relève de la spécialité ordinale de : Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique (pour savoir si un chirurgien est bien Chirurgien Plasticien : il faut aller sur le site de l’Ordre des Médecins, ou contacter le conseil départemental de l’Ordre des Médecins du département). La chirurgie reconstructrice permet le passage de l’anormal au normal, tandis que la chirurgie Esthétique permet le passage du normal au beau. Bien que la Chirurgie Esthétique ne soit pas indispensable à la santé en générale, la chirurgie esthétique peut contribuer de façon très importante à la qualité de vie des patients en améliorant la santé physique et psychologique et l’image de soi ; elle participe bien à la santé selon la définition internationale de la santé de l’OMS.
Dans la mesure où cette intervention n’est pas indispensable, il faut s’assurer des conditions de sécurité et de la qualité de l’intervention prévue. Aussi, le choix d’un chirurgien diplômé et expérimenté est fondamental, et relève de la responsabilité de la patiente, qui doit s’impliquer dans ce choix, et trouver la bonne personne. Ce choix doit permettre d’obtenir le meilleur résultat possible, et permettre d’éviter, ou de limiter le risque de complications et surtout, si celles-ci survenaient, elles devraient pouvoir être traitées de façon optimale pour la santé du patient et la qualité finale du résultat.
La formation initiale des futurs chirurgiens plasticiens reposent sur les études habituelles de médecine suivies d’un internat en chirurgie de 5 ans et d’une formation post-internat (assistanat, ou clinicat) d’un minimum de deux ans. Durant son internat, le jeune chirurgien a dû valider un diplôme d’études spécialisées (D.E.S) de chirurgie générale avec des stages en chirurgie osseuse et en chirurgie générale et viscérale. Il est donc initialement Chirurgien généraliste, avant de valider le diplôme des études spécialisées complémentaires en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique (D.E.S.C de chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique). Le chirurgien plasticien est ainsi formé pour s’occuper de toute la silhouette et de toutes les pathologies ayant attrait à la prise en charge chirurgicale de la peau et des tissus mous. Il s’agit d’une spécialité dite « horizontale » et les chirurgiens peuvent être amenés à intervenir dans les différentes localisations de l’organisme que ce soit dans le domaine de la cancérologie, de la traumatologie, de la reconstruction, de l’esthétique et surtout de la fonction. Cette formation très complète acquise dans les services de chirurgie agréés en Chirurgie Plastique, Reconstructrice et Esthétique, lui permet de gérer les différentes situations cliniques. Il doit apprendre au cours de ces différents semestres d’internat à gérer les suites postopératoires, et savoir éviter et gérer les éventuelles complications des interventions.
Dans notre fonction hospitalière, au Centre Léon Bérard, nous participons à la formation des internes de D.E.S.C de chirurgie plastique et des internes étrangers (formation d’un interne du CHU de Lyon chaque semestre, d’un interne inter-CHU provenant d’un autre CHU souhaitant venir se former à nos techniques, et un chirurgien plasticien venant s’hyperspécialiser dans notre domaine). Durant cette formation, nous avons en charge, non seulement la formation pratique mais également la formation théorique de nos élèves, et nous les encadrons dans leur cursus en leur conseillant des lectures d’articles et des livres, et en leur faisant présenter des cas cliniques qui sont discutés en colloques. Il est très important, en tant qu’enseignant, de bien suivre chaque élève et de le guider progressivement vers la compétence, et de compléter les éléments qui lui manqueraient éventuellement dans sa formation.
A la suite de cette formation initiale de qualité, il est important que le chirurgien plasticien suive de façon régulière, une formation continue. Dans cet esprit, nous organisons souvent à Lyon, des formations spécialisées pour les Chirurgiens Plasticiens confirmés.
En conclusion, la qualité de la formation en Chirurgie Plastique et Esthétique est fondamentale de façon à éviter des complications et des résultats insuffisants. Idéalement, le chirurgien plasticien doit avoir un cursus exemplaire, avoir validé son D.E.S.C de chirurgie plastique et avoir un assistanat dans un service validant. Il ne doit pas s’arrêter là, et doit continuer sa formation de façon régulière au cours de sa vie professionnelle, lors de congrès nationaux mais également des formations pratiques où le savoir-faire est transmis par des professionnels spécialement expérimentés qui transmettent leur expérience chirurgicale.
+ - Comment consulter un chirurgien plasticien?
La plupart des chirurgiens plasticiens ont un site internet présentant leur activité. La meilleure façon est de vous renseigner auprès de votre Médecin traitant, ou de votre gynécologue, et de recouper les avis (Cf. chapitre « Comment choisir son Chirurgien Plasticien ? »). Une fois que vous avez son nom, il est aisé de consulter son site internet. Cela permet de se familiariser avec le sujet de la consultation demandée. Il est très apprécié du chirurgien plasticien, surtout pour les cas de Chirurgie Réparatrice (car cela assoit la demande par rapport à l’Assurance maladie), de disposer d’un courrier du médecin traitant où sera précisé la demande du patient, les éléments principaux du dossier (particulièrement importants lorsque la patiente a eu un cancer du sein ou une pathologie complexe), les éventuelles allergies, les traitements comme les anticoagulants ou les antiplaquettaires, les pathologies associées, et enfin les éléments psychologiques particuliers à prendre en compte.
Le Chirurgien Plasticien, lorsqu’il aura vu le patient, fera un courrier de synthèse de sa consultation qui permettra de communiquer au mieux, avec le Médecin traitant ou le gynécologue, et d’assurer la meilleure prise en charge possible. Si la patiente ne souhaite pas que l’on écrive au Médecin, une lettre de synthèse adressé à « Monsieur le médecin traitant » sera faite, et adressée directement à la patiente. Cette lettre de synthèse sert de référence, et permet à la patiente de relire, à tête reposée, les éléments importants, qui ont été discutés en consultation.
+ - Faut-il demander un avis psychologique avant la consultation de Chirurgie Plastique?
Non, dans la majorité des cas, il n’y a pas besoin de demander un avis psychologique avant une intervention de Chirurgie Plastique. Le point le plus important, comme dans beaucoup d’interventions, est la forte motivation du patient. La demande doit bien être personnelle, sincère, et profonde.
Un avis et un accompagnement psychologiques peuvent être demandés dans certains cas limites notamment lorsqu’on perçoit une certaine note de dysmorphophobie, ou dans certains cas de faible estime de soi, pour lesquels prise en charge en psychologie et prise en charge en Chirurgie Plastique, se complètent parfaitement.
Par ailleurs, en cancérologie du sein, après mastectomie ou même après traitement conservateur, il est souvent intéressant que la patiente bénéficie d’un accompagnement psychologique, au moment de la chirurgie réparatrice car la Chirurgie Réparatrice permet souvent un travail psychothérapeutique de bonne qualité, en permettant la remontée à la surface d’éléments traumatiques, qui peuvent alors être élaborés par le suivi psychologique. Cela permet alors de « tourner la page » du traumatisme engendré par l’agression au niveau du sein et par le diagnostic du cancer du sein.
De même, dans le cadre des mastectomies prophylactiques, pour mutation Brca1 ou Brca2, la consultation auprès d’un oncopsychologue, fait partie des critères de prise en charge selon les recommandations de l’HAS.
Enfin, dans le cadre des cas secondaires après échec ou résultats insuffisants, une prise en charge psychologique est souvent recommandée pour faire le deuil de l’idéal fantasmé et non obtenu, et envisager un résultat raisonnable tenant compte de la situation actuelle.
+ - Quels sont les honoraires du chirurgien plasticien?
Dans le cas d’une prise en charge hospitalière en chirurgie réparatrice, le chirurgien plasticien est salarié, et ne demande donc pas d’honoraire, et n’a pas de rapport financier direct avec le patient.
Dans le cas d’une prise en charge en secteur libéral, sa rémunération se fait sur la base d’honoraires. Si l’intervention est prise en charge partiellement par l’assurance maladie, le chirurgien plasticien demandera des « dépassements d’honoraires » (il s’agit en fait de ses honoraires, propres au fonctionnement de son entreprise médicale). En chirurgie plastique, la cotation des actes est très faible par rapport au temps passé; aussi, les dépassements d’honoraires paraissent souvent importants. Il est important que le patient soit au fait de cela pour ne pas se sentir frustré de la faible prise en charge par l’assurance maladie.
Les honoraires du chirurgien plasticien dépendent de différents critères : la complexité de l’acte réalisé, le temps passé, l’expérience et la notoriété du chirurgien, et des titres et travaux du chirurgien plasticien. La Chirurgie Plastique est un métier d’expérience, et il est aisé de comprendre que les honoraires d’un chirurgien expérimenté de réputation internationale (opérant beaucoup et depuis longtemps) soient plus élevés que ceux d’un jeune chirurgien fraichement installé, et qui a peu d’interventions à son actif. Les honoraires sont fixés par le chirurgien selon le principe du « tact et de la mesure ». Récemment, certaines mutuelles se sont désengagées dans le remboursement des actes chirurgicaux, mettant en avant des contrats dits responsables dans le cadre du « contrat d’accès aux soins » (CAS, et maintenant ONDAM) qui limite les remboursements à 150% du tarif de Sécurité Sociale. Dans le cadre de la Chirurgie Plastique, vu la complexité, la durée des interventions et leur faible cotation par l’assurance maladie, il n’est pas possible de travailler dans ces conditions, aussi le reste à charge pour le patient est devenu plus important pour un grand nombre de personnes. Il s’agit d’un choix des mutuelles indépendant du choix des chirurgiens qui, pour la plupart, n’ont pas augmenté leurs honoraires depuis plusieurs années, alors que les charges et le coût de la vie ont, eux, bien augmenté.
+ - Y-a-t-il un bénéfice aux interventions de chirurgie plastique?
Oui, très clairement, les bénéfices thérapeutiques des interventions de chirurgie plastique sont en effet très importants. Depuis 1994, nous dirigeons un service hospitalier et avons réalisé de nombreux travaux scientifiques (Cf. Travaux scientifiques). L’ensemble de ces travaux nous permet d’affirmer l’impact positif majeur de la chirurgie plastique en général, mais spécialement dans les domaines où nous avons mené de nombreux travaux en chirurgie esthétique du sein, ou en chirurgie reconstructrice du sein. Cet impact positif majeur est bien loin de certaines images négatives, véhiculées parfois par certains médias, suite à des demandes ou des résultats peu naturels. Une fois que le chirurgien maitrise bien la technique chirurgicale, il doit apprendre à bien maîtriser l’indication thérapeutique et être très à l’écoute de la demande du patient visant l’harmonie de la silhouette et le caractère « naturel » du résultat, qui doit être adapté au patient ou à la patiente.
+ - Je suis en ALD: serais-je bien remboursée?
Si la patiente est en ALD (Affection Longue Durée) elle bénéficie de l’exonération du ticket modérateur, notamment dans le cadre du traitement de cancer du sein. Si la prise en charge se fait dans un service hospitalier, la prise en charge, couvrira l’ensemble des frais. Par contre, en secteur libéral, le fait que la patiente soit en ALD, signifie juste que la partie sécurité sociale de la prise en charge, sera couverte à 100 % par l’assurance maladie. Mais cette prise en charge à 100 % est, en fait, faible car les interventions de Chirurgie Plastique ont une cotation faible, et sont souvent longues et difficiles. Le dépassement d’honoraires n’est pas pris en charge et relève d’une prise en charge par la mutuelle, et en partie par le patient ou la patiente.
+ - Je souhaite me faire opérer d’une intervention de Chirurgie Réparatrice en secteur libéral par un chirurgien réputé, et je n’ai pas de bonne mutuelle. Que puis-je faire?
Si une patiente souhaite se faire opérer en secteur libéral par un chirurgien réputé ayant des dépassements d’honoraires non pris en charge par l’assurance maladie, elle devra régler les dépassements d’honoraires de ses propres deniers, ou prendre une bonne mutuelle, c’est-à-dire une mutuelle remboursant les dépassements d’honoraires chirurgicaux.
Si la patiente choisit une mutuelle complémentaire appelée « sur-complémentaire », elle doit impérativement demander les contrats « non responsables » car par défaut, les mutuelles proposent des contrats dits « responsables » qui sont bridés, et qui n’apporteront qu’un faible remboursement, et sont donc de peu d’intérêt.
Différentes mutuelles offrent des remboursements satisfaisants dans ce cadre. La patiente devra s’en occuper bien avant l’intervention car il y a souvent un délai de carence de 1 à 3 mois (donc incapacité de bénéficier de cette mutuelle avant 1 mois à 3 mois), et il peut y avoir un questionnaire médical dépendant de l’âge de la patiente. Une fois que l’on a trouvé la mutuelle qui vous assure normalement, il faut lui soumettre le devis, pour connaître la part exacte du reste à charge. Ne programmer son intervention seulement qu’après avoir réglé tous ces problèmes financiers, de mutuelles et d’organisation.
+ - Finalement je suis presque prête pour l’intervention. Mais je suis encore ambivalente, et j’hésite encore « avant de me lancer » pour envisager « ma chirurgie ». Quelles questions essentielles dois-je me poser?
Trois questions sont essentielles à se poser:
- Est-ce que ma demande est bien sincère, personnelle et profonde ?
- Ai-je bien compris tous les éléments en rapport avec l’intervention ?
- Suis-je en confiance avec ce docteur ?
Si je réponds « oui » aux trois questions, c’est que « je suis prête » à réaliser l’intervention dans de bonnes conditions.
+ - Quelles sont les conséquences d’une non-prise en charge d’une intervention par l’assurance maladie?
Si une entente préalable a été faite, et que l’entente préalable est refusée par l’assurance maladie, l’intervention devient « esthétique », ou plutôt « non-prise en charge par l’assurance-maladie ». Cela a deux conséquences pour la patiente : d’une part l’ensemble des honoraires et des frais médicaux engendrés par l’intervention seront à sa charge, et d’autre part la patiente ne pourra pas bénéficier d’un arrêt de travail en rapport avec cette intervention.
+ - J’ai un diastasis des grands droits, suite à des grossesses, puis-je faire du sport?
Oui, tout à fait. Il est même souhaitable que la patiente puisse faire du sport. Il faut lui apprendre à bien contracter ses grands droits, en rentrant le ventre au maximum, avant de commencer l’exercice sportif, de façon à bien remuscler les grands droits. Si une intervention chirurgicale est nécessaire ultérieurement, le fait d’avoir bien musclé les grands droits renforce l’aponévrose, et cela facilitera la correction du diastasis des grands droits.
+ - J’ai des séquelles de grossesse avec diastasis des grands droits. L’intervention de correction est-elle prise en charge par l’assurance maladie?
Non, et cela peut vous paraître surprenant et injuste, mais la cure de diastasis des grands droits n’est pas prise en charge par l’assurance maladie. Cette cure de diastasis des grands droits se fait habituellement lors d’une abdominoplastie. C’est seulement en cas de hernie abdominale antérieure vraie qu’une prise en charge de cette cure de hernie peut être réalisée en utilisant le code LMMA009. Il faut qu’on soit vraiment en présence d’une hernie vraie, car ce code est surveillé avec attention par les médecins conseils pour éviter tout abus d’utilisation.
+ - Avant une cure d’hypertrophie mammaire, faut-il demander une entente préalable?
Non, avant une cure d’hypertrophie mammaire bilatérale il n’y a pas d’entente préalable à faire. Il faut respecter le cadre défini par la CCAM à savoir une patiente qui a une hypertrophie entraînant des douleurs dorsales avec une résection prévue de plus de 300 grammes par sein. En dessous de ce poids, il n’y a pas de prise en charge et l’intervention est dite « esthétique » et à la charge de la patiente. Dans le cas contraire, si une résection de plus de 300 grammes par sein est prévue, l’intervention est prise en charge sans demande préalable. Un contrôle peut être réalisé par l’assurance maladie avec demande des photos, et contrôle des poids de résection sur le compte rendu opératoire et sur l’anatomopathologie.
+ - Que donnez-vous à une femme enceinte pour éviter les vergetures?
Les vergetures représentent une fracture du derme (c’est-à-dire de la partie fibreuse et résistante de la peau), sous l’influence de la progestérone et d’une forte tension sur la peau. Les deux moments de la vie où peuvent apparaître les vergetures sont principalement la puberté et la grossesse. Durant ces deux périodes, il faut limiter au maximum les contraintes mécaniques sur la peau, c’est-à-dire en pratique limiter la prise de poids qui favoriserait la fracture du derme et l’apparition des vergetures sous l’influence hormonale progestéronique. Il y a un caractère individuel très important à la survenue de ces vergetures, sans que l’on en connaisse précisément la génétique. Il n’y a pas actuellement de moyens ayant réellement prouvé une efficacité supérieure aux autres (nous cherchons tous la solution à ce problème mais personne n’a actuellement encore réellement trouvé la solution à ce problème).
En pratique, il est important de limiter les contraintes mécaniques résultant de la prise de poids (prise de poids de 1kg par mois, soit 9 kg au cours de la grossesse) et de bien hydrater la peau grâce à une bonne pommade hydratante, deux fois par jour.
+ - La liposuccion permet-elle de maigrir?
La liposuccion n’est pas prévue pour permettre de maigrir ; elle permet de corriger les zones de surcharge graisseuse disgracieuses que l’on appelle des stéatoméries (cf. chapitre sur ce sujet dans « Surpoids et obésité). La zone la plus connue pour réagir favorablement à une liposuccion est la culotte de cheval, mais des stéatoméries peuvent être présentes dans différents secteurs de l’organisme, et sont sous contingence génétique. On peut utiliser la liposuccion comme moyen de motiver la patiente c’est-à-dire permettre de perdre 2 – 3 kg avant liposuccion, réaliser la liposuccion qui l’encourage de façon importante, et ensuite de garder de bonnes habitudes et de bonnes habitudes hygiéno-diététiques, qui lui permettront de perdre du poids à long terme, mais la liposuccion n’est pas réellement un moyen direct de maigrir.
+ - Les prothèses mammaires que l’on implante actuellement sont-elles réellement sans danger?
Oui, si l’on choisit bien les prothèses mammaires. Concernant les maladies auto-immunes, les prothèses mammaires pré-remplies de gel de silicone ont été complètement innocentées par toutes les études scientifiques. Les prothèses pré-remplies de gel de silicone sont utilisées depuis de nombreuses années, et ne posent pas de problème particulier, sous réserve qu’à partir de 8 ans postopératoires, on réalise une échographie pour réaliser leur surveillance et vérifier l’absence de rupture prothétique.
Nous conseillons d‘implanter uniquement des prothèses lisses ou des prothèses microtexturées, et d’éviter les prothèses macrotexturées qui pourraient donner un risque très faible de lymphome anaplasique à grandes cellules associé aux implants mammaires (LAGC-AIM).
+ - Une personne âgée peut-elle bénéficier d’une chirurgie esthétique?
Il n’existe pas de limite supérieure d’âge : c’est l’état général de la patiente qui sera le principal élément décisionnel pour réaliser une intervention de chirurgie esthétique en sachant qu’il faut raison garder. Le risque est principalement un risque anesthésique et, en cas de doute, on demandera une consultation d’anesthésie pour évaluer ce risque, et voir s’il est pertinent de proposer une chirurgie esthétique.
+ - La chirurgie esthétique doit-elle correspondre à un besoin personnel?
Oui, tout à fait, une chirurgie esthétique est faite pour répondre à une demande personnelle, sincère et profonde et non à un besoin de l’entourage. En chirurgie esthétique, le changement engendré peut être parfois très important et il doit être profondément désiré par la patiente. Les interventions « forcées » (« demandes par procuration») par l’entourage peuvent entrainer des déceptions des personnes opérées, voire des douleurs, et cela même en cas de très bons résultats morphologiques esthétiques objectifs. On peut consulter le chapitre « La chirurgie esthétique est-elle encore tabou ? » qui répond en partie à ces questions.
+ - Le diabète ou d’autres maladies contre-indiquent-t-ils une éventuelle chirurgie esthétique?
Non, la présence de maladies, comme le diabète, nécessite de prendre des précautions préopératoires supplémentaires, mais ne contre-indique pas une intervention de chirurgie esthétique. Comme pour toute intervention, le rapport bénéfices-risques doit être évalué avec précision. Le diabète peut augmenter le risque de complications comme une infection ou une nécrose mais si ce risque, pour l’intervention considérée, est acceptable, l’intervention peut tout à fait être envisagée. On peut éventuellement s’aider de l’avis de l’anesthésiste pour prendre cette décision, ou du médecin traitant qui suit la patiente.
+ - La chirurgie esthétique est–elle plus difficile que la chirurgie reconstructrice?
Non, au contraire, la chirurgie reconstructrice est la chirurgie la plus difficile et la plus exigeante. Un chirurgien aguerri aux interventions difficiles de chirurgie reconstructrice a de très fortes chances d’être un très bon chirurgien esthétique. Les difficultés de la chirurgie esthétique sont l’exigence de la demande, le fait que l’on « n’a pas le droit à l’erreur », et qu’il faut tout faire pour limiter le risque de complications au plus strict minimum. Il faut donc bien définir son indication, et bien préciser la demande du patient.
En pratique, notre spécialité est la chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique. Si le chirurgien est très entrainé à la chirurgie reconstructrice et a une bonne formation en chirurgie esthétique, il a de fortes chances d’être un excellent chirurgien en chirurgie esthétique, et il peut être fortement recommandé pour la prise en charge d’une intervention de chirurgie esthétique.
+ - Est-il nécessaire de demander un deuxième avis avant de se faire opérer?
Non, si le chirurgien plasticien est qualifié en chirurgie reconstructrice et esthétique (vérifiez sa qualification en chirurgie plastique sur le site du conseil de l’ordre des médecins car beaucoup de médecins abusent de ce titre de chirurgien plasticien), si ce chirurgien est compétent et réputé, et qu’il vous a été recommandé par plusieurs médecins : vous pouvez faire pratiquer l’intervention sans demander un deuxième avis. Par contre, si vous ne vous sentez pas bien en confiance, ou n’avez pas eu un bon contact avec le chirurgien ou, si vous n’avez pas bien compris et que le chirurgien ne veut pas vous expliquer mieux les choses, vous pouvez demander un second avis.
La difficulté est que dans ce cas, les avis peuvent être différents, et cela peut vous compliquer dans votre décision finale. Les points importants sont que le chirurgien soit qualifié en chirurgie plastique, ait une bonne réputation, et surtout, que vous soyez bien en confiance avec le chirurgien, et qu’il y ait une bonne communication entre vous et lui. Si vous ne vous sentez pas en confiance, prenez votre temps, et demandez un deuxième avis auprès d’un chirurgien plasticien reconnu par l’Ordre des médecins, et si possible un chirurgien réputé.
+ - Est-il important de bien préparer ma consultation?
Oui, il est important de bien préparer votre consultation et nous vous conseillons de lire le chapitre « Comment préparer ma consultation de chirurgie plastique ? ».
De même, avant l’intervention, il est important de bien préparer son intervention et notamment éviter l’aspirine et les anti-inflammatoires 8 à 10 jours avant, car leur prise pourrait augmenter le risque de saignement et le risque d’hématome dans les suites postopératoires.
+ - Une zone opérée reste-t-elle plus sensible au soleil et au bronzage?
Oui, c’est tout à fait vrai. Nous vous conseillons de lire le chapitre « Soleil et chirurgie plastique ». En effet, la cicatrice met plusieurs mois à devenir mature c’est-à-dire à redevenir blanche. Il convient donc de protéger du soleil de façon stricte les cicatrices immatures pour éviter les cicatrices hypertrophiques (cicatrices rouges et gonflées ou de couleurs différentes ; les dyschromies (irrégularités de couleur des cicatrices). La protection de la zone opérée peut se faire facilement par la mise en place d’écran solaire.
+ - Est-il vrai que certaines interventions de chirurgie esthétique ne laissent pratiquement pas de cicatrices visibles?
Oui, cela est tout à fait vrai. Selon la technique utilisée et le positionnement de la cicatrice, il est tout à fait possible de camoufler la cicatrice afin de la rendre presque invisible. Ceci est particulièrement vrai pour la liposuccion pour laquelle les cicatrices sont de l’ordre de quelques millimètres, et sont cachées dans la plis naturels ; Ceci également le cas pour la chirurgie des paupières, pour laquelle la cicatrice est cachée dans les plis de la paupière ; idem pour la chirurgie d’augmentation mammaire pour laquelle la cicatrice est pratiquement invisible ; de même pour la chirurgie d’augmentation mammaire par lipomodelage esthétique des seins pour laquelle les cicatrices de l’ordre de 1 à 2 mm et sont pratiquement invisibles à 1 an.
+ - Qu’appelle-t-on les « mirages » de la médecine esthétique?
Les « mirages » de la médecine esthétique représentent un ensemble de techniques présentées « comme miraculeuses », sous la forme de marketing, et qui sont proposées par certains praticiens ou par des non médecins, et qui ne peuvent pas tenir les promesses qui sont faites aux patientes. Ce sont souvent des techniques non validées scientifiquement, et qui ne sont d’ailleurs pas retenues par l’ensemble de la communauté scientifique. On peut retenir parmi ces techniques : les granules de corail, les injections de produits non résorbables, les «liftings médicaux», et certaines lipolyses médicales utilisant des produits hyper et hypo-osmolaires. Ces techniques n’ont pas montré leur efficacité, et seules les techniques, ayant fait l’objet d’études cliniques, devraient être utilisées en pratique libérale.
+ - Les cellules souches, dont on parle beaucoup actuellement, ont elles une application pratique en chirurgie esthétique?
Nous utilisons, de façon indirecte, les cellules souches d’origine graisseuse par les transferts graisseux, qui apportent des cellules souches et régénèrent les tissus.
Par contre, l’utilisation de cellules souches séparées par collagénase des autres tissus n’a pas prouvé son efficacité, et relève plus du marketing que d’une vraie évaluation scientifique. Nous travaillons sur ce sujet depuis 2006, et nous avons un laboratoire de recherche qui travaille sur les cellules souches graisseuses et les cellules souches mammaires, et nous suivons donc ce thème de recherche de très près. Les espoirs que nous avions mis initialement dans ces transferts de cellules souches ont été un peu déçus. Il s’agira certainement d’un des progrès des 20 ou 30 prochaines années. Mais pour que les cellules souches d’origine graisseuse évoluent vers un tissu spécifique, il faudra probablement ajouter des facteurs de croissance spécifiques qui sont encore à développer ; et des études complémentaires sont nécessaires pour mettre au point ces techniques complémentaires. Il s’agit d’un travail de recherche passionnant, mais aujourd’hui, aucune étude chez l’homme n’a montré de réelle supériorité du transfert de cellules souches accompagnant le transfert graisseux, par rapport à un transfert de tissu graisseux simple.
+ - Est-il vrai que, lorsqu’une intervention de chirurgie esthétique n’est pas satisfaisante, on ne peut plus rien faire?
Certes, il faut tout faire pour avoir dès la première intervention pour que le résultat soit satisfaisant et éviter un geste supplémentaire. Et nous vous engageons à choisir un chirurgien très expérimenté, qui évitera au maximum le risque de reprise chirurgicale (lire le chapitre : « comment choisir un bon chirurgien plasticien ? »).
Par contre, si le résultat ne vous satisfait pas, et que le chirurgien qui vous a opérée ne se sent pas de reprendre l’intervention, il est tout à fait possible de consulter un chirurgien expérimenté qui pourra améliorer le résultat et vous donner un résultat qui puisse vous convenir. Avec l’expérience, nous recevons des cas secondaires qui viennent d’assez loin, car nous avons appris grâce à la chirurgie réparatrice, à gérer les cas difficiles, ou les cas ayant fait une complication (cf. « Amélioration des résultats insuffisants d’une chirurgie esthétique du sein »).
+ - Pourquoi ces techniques non validées, et qui ne marchent pas bien, se développent-elles autant?
C’est la question que l’on peut se poser. Les mirages de la médecine esthétique trouvent un développement important car beaucoup de personnes aimeraient avoir une modification de leur image sans passer par la chirurgie, qui leur fait peur. On a tous envie de croire au Père Noël, même s’il n’existe pas. En effet, beaucoup de personnes ont peur de la chirurgie ou de l’anesthésie, et sont prêts parfois à consacrer un budget important pour une amélioration, même modérée, par ces « techniques miraculeuses».
+ - Pourquoi se méfier des « mirages» de la médecine esthétique, ou de nouvelles techniques de chirurgie esthétique non validées?
Les « mirages» de la médecine esthétique et de la chirurgie esthétique non validée entrainent une déception et, par la suite, ces personnes peuvent être méfiantes avant d’envisager une nouvelle correction de leur problème. Cette déception risque de les conforter dans leur mal-être ; alors que si on avait utilisé la bonne technique chirurgicale, adaptée à leur problème, les patientes auraient probablement été satisfaites. Il faudra attendre suffisamment de temps, pour que l’œdème ait disparu et que les effets secondaires de la technique utilisée aient disparu, avant d’envisager une nouvelle intervention. Il existe aussi également probablement une raison financière à ces « mirages ». Même s’ils sont proposés à des coûts importants, ces moyens restent souvent moins onéreux qu’une chirurgie plastique proprement dite, qui sera pourtant plus sûre, plus efficace, plus sécuritaire. Il faut considérer que la somme engagée pour une solution « mirage » correspond à une perte financière pure puisque le résultat à long terme est proche d’un résultat nul, qui entrainera de la déception et de l’insatisfaction. En pratique, il faut donc se méfier de ce qui est « trop beau pour être vrai ». En chirurgie plastique, comme dans les autres domaines de la vie, il faut avoir du bon sens : les protocoles ou les concepts non validés, ou les techniques qui paraissent très spectaculaires, doivent être évités. La médecine esthétique a fait beaucoup de progrès et de nombreux médecins ou chirurgiens maitrisent bien ces techniques. Il faut savoir connaitre les limites de la médecine esthétique et de chirurgie esthétique « light». Lorsqu’une intervention chirurgicale est nécessaire, il convient de confier la patiente à un bon chirurgien plasticien qui sera à même de proposer l’intervention chirurgicale nécessaire à la correction désirée. C’est pourquoi, les chirurgiens plasticiens s’occupent actuellement de médecine esthétique, de manière à pouvoir saisir le moment où la médecine esthétique n’est plus efficace, et qu’il est temps de passer à une intervention chirurgicale permettant de donner le résultat escompté.
DR. EMMANUEL DELAY
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FRANCE
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