Reconstruction du sein après mastectomie
Les informations contenues dans ce livret ont pour objet de vous donner les principaux renseignements pouvant vous aider à décider de bénéficier d’une reconstruction du sein…
Les informations contenues dans ce livret ont pour objet de vous donner les principaux renseignements pouvant vous aider à décider de bénéficier d’une reconstruction du sein.
Veuillez vous souvenir que la décision d’une reconstruction mammaire est un choix personnel +++ que vous devez faire après information, et après un temps de réflexion personnelle. L’esprit de ce livret est de vous fournir une information sincère, claire et loyale, mais aucun document ne peut vous apporter toutes les réponses. Aussi, n’hésitez pas à poser à votre chirurgien toutes les questions que vous souhaitez.
Introduction
Chaque année, en France, 61214 femmes (chiffres de l’année 2023) font face au diagnostic de cancer du sein. Aujourd’hui, heureusement, les conséquences physiques et psychologiques sont bien différentes de ce qu’elles étaient dans le passé. Des avancées ont été réalisées dans le diagnostic, le traitement et la surveillance des patientes atteintes du cancer du sein. Associées aux progrès des techniques de la reconstruction mammaire, elles permettent aux patientes de bénéficier de nouveaux choix : la reconstruction mammaire est maintenant une option que les femmes peuvent librement discuter avec leur médecin +++. La profession médicale reconnaît aujourd’hui les besoins et les droits des femmes à bénéficier d’une reconstruction du sein après mastectomie. Les seins représentent, pour la femme, une part importante de sa féminité combinant sa symbolique maternelle à son attraction sexuelle. La signification des seins dépasse les considérations purement morphologiques, et l’importance symbolique des seins persiste d’ailleurs toute la vie +++ (j’ai réalisé une reconstruction mammaire chez une femme de 87 ans, en bonne santé générale, et pour qui la reconstruction mammaire était essentielle).
Presque toutes les femmes peuvent bénéficier d’une reconstruction mammaire sans limite d’âge, de traitement initial, ou de nombre d’années écoulées depuis l’ablation du sein (maximum de délai que j’ai constaté : 28 ans). En cas de radiothérapie sur la paroi, un délai de 6 mois (si reconstruction autologue par LDCC par voie latérale) à 1 an (en fonction des tissus locaux et de la technique utilisée) est recommandé avant de réaliser la reconstruction (reconstruction mammaire différée) ; ce délai est à adapter en plus ou en moins en fonction des tissus locaux, et principalement de la tolérance à la radiothérapie+++. En l’absence de radiothérapie, la reconstruction est possible dans le même temps opératoire que l’ablation du sein : on parle de reconstruction mammaire immédiate, qui, si elle est possible, en l’absence de contre-indications techniques ou psychologiques, donne les meilleurs résultats esthétiques (entre les mains du même chirurgien) +++.
Le but d’une reconstruction mammaire est de retrouver une symétrie des seins quand la patiente porte un soutien-gorge, ou est habillée. La différence entre le sein reconstruit et le sein restant peut être remarquée lorsque la patiente est nue. La qualité finale de la reconstruction dépend beaucoup des tissus locaux (peau et muscle) et en particulier de la tolérance cutanée à la radiothérapie +++, et de l’expérience du chirurgien +++. Seul l’examen clinique permet d’évaluer la technique à utiliser ++, et la qualité de la reconstruction que l’on pourra obtenir.
La décision d’avoir une reconstruction du sein doit être prise par une patiente bien informée. On dispose actuellement de toute une palette de techniques chirurgicales permettant d’offrir une solution adaptée à chaque patiente. En fonction de nombreux facteurs (désirs de la patiente, état des tissus locaux, tissus que l’on peut prélever, contre-indications générales, statut cancérologique, sein opposé), le chirurgien plasticien choisira, en accord avec la patiente, la technique la plus adaptée parmi les techniques actuellement disponibles pour reconstruire un sein. Lors des consultations, la présence d’un proche (neutre, bienveillant et aimant) est une aide certaine pour la patiente +++.
Qu’est ce qu’une reconstruction mammaire?
La reconstruction mammaire est un procédé chirurgical qui, après l’ablation d’un sein, restaure les contours d’un sein. Lorsque l’on pense que la reconstruction est satisfaisante en forme et volume, le chirurgien reconstruira le mamelon et l’aréole (la surface marron autour du mamelon) et réalisera, si nécessaire, une plastie du sein controlatéral pour obtenir la symétrie finale (plastie de symétrisation), ainsi que des retouches et compléments, représentés notamment avec l’apport majeur du lipomodelage.
Il y a deux grands types d’interventions: celles qui utilisent une prothèse mammaire et celles qui utilisent les propres tissus de la patiente, que l’on appelle reconstructions mammaires autologues (lire dans chapitre « Questions » du site: « Quels sont les avantages des reconstructions mammaires autologues ? »). Le choix dépend de la quantité et de la qualité des tissus locaux, du caractère unilatéral ou bilatéral de la reconstruction, du désir de restaurer la meilleure symétrie mammaire possible, des antécédents de radiothérapie, et des contraintes engendrées par le site de prélèvement. Le chirurgien et la patiente discuteront du meilleur choix possible en fonction de ces critères (la technique ne peut être choisie qu’après un examen attentif de la patiente ++++).
Qui peut avoir une reconstruction mammaire ?
La reconstruction mammaire est le plus souvent une possibilité pour les femmes qui ont eu une ablation totale de leur sein. La plupart des patientes peuvent bénéficier d’une reconstruction mammaire +++. Les contre-indications sont le plus souvent relatives, temporaires, et de bon sens (tabagisme, lésions viscérales évolutives, ou deuil de la mastectomie non terminé).
La majorité des femmes choisissent d’attendre un certain temps après la chirurgie initiale d’ablation du sein. Attendre peut aussi être proposé par le chirurgien pour diverses raisons : délai après la fin de la radiothérapie ; deuil en cours ; surpoids, hypertension artérielle ou tabagisme à corriger avant la reconstruction. De même si une radiothérapie ou une chimiothérapie doit être effectuée rapidement après l’ablation du sein, le chirurgien préférera différer la reconstruction du sein. Durant cette période d’attente, nous vous conseillons de réaliser un assouplissement de la peau thoracique par des massages concentriques partant de la région costale basse et remontant progressivement en région pariétale haute. Ces manœuvres permettent d’améliorer la vascularisation locale et la souplesse cutanée locale contribuant ainsi à de meilleurs résultats de la reconstruction mammaire différée +++. Ces massages doivent être réalisés par la patiente elle-même ++++.
Dans tous les cas, être informée des options thérapeutiques vous permettra d’envisager de manière positive la reconstruction mammaire, et votre vie future.
Qui doit réaliser la reconstruction mammaire?
Les techniques utilisant une prothèse mammaire
Prothèse mammaire seule
C’est la solution réputée la plus simple techniquement, mais elle n’est en fait pas aussi simple que cela est habituellement annoncé, car si l’indication n’est pas bonne, les choses peuvent devenir très compliquées, voire conduire à l’échec de la reconstruction mammaire. Elle consiste à introduire par la cicatrice de mastectomie une prothèse sous le muscle grand pectoral. L’enveloppe de cette prothèse est en silicone et le contenu est composé de gel de silicone. Cette technique ne nécessite pas de cicatrice supplémentaire, ni de prélèvement musculaire. L’hospitalisation est de 3 à 4 jours.
Les inconvénients principaux sont :
– Le risque de durcissement et de déformation du sein (c’est la coque péri-prothétique).
– Une symétrie mammaire durable rarement obtenue (le sein prothétique ne “ vieillit ” pas de la même manière que le sein restant).
– Le risque de rupture de la prothèse et, si celle-ci est négligée, celui de siliconome en cas de prothèse pré-remplie de gel de silicone. Il faut retenir que les prothèses ont une durée de vie limitée imposant de se poser la question de changer ces prothèses environ tous les 10 ans (avant, en cas de problème; après, si tout est parfait). Actuellement, nous utilisons les prothèses pré-remplies de gel de silicone qui donnent de meilleurs résultats morphologiques et une consistance plus satisfaisante que celles gonflées au sérum physiologique. Une surveillance échographique de la prothèse est aisée en même temps que l’échographie du sein controlatéral.
Expansion tissulaire par prothèse puis prothèse définitive
Elle consiste à distendre progressivement la peau thoracique du muscle grand pectoral par une prothèse gonflable, appelée expandeur. Le chirurgien injecte du sérum physiologique à travers une petite valve placée sous la peau. Le rythme est en général hebdomadaire, et dure deux à trois mois. Ensuite lors d’une deuxième intervention, il remplacera cette prothèse gonflable par une prothèse définitive. Les avantages de cette technique sont de pouvoir reconstruire des seins de volume conséquent et de donner la possibilité à la patiente d’apprécier le volume souhaité. Les inconvénients sont les mêmes qu’avec une prothèse seule avec un temps opératoire supplémentaire et les contraintes liées au gonflage hebdomadaire. Enfin cette technique n’est utilisable que lorsque les tissus locaux sont de bonne qualité ; elle est moins indiquée en cas d’irradiation de la paroi thoracique (radiothérapie), ce qui en réduit beaucoup les indications. De plus, si le chirurgien maitrise bien la technique du lambeau d’avancement abdominal (LAA), cette technique d’expansion ne trouve que peu d’indication. C’est pourquoi, nous l’utilisons très peu (d’autant que le risque de complications, notamment infectieuses, est plus élevé avec cette technique), et nous préférons de loin réaliser un lambeau d’avancement abdominal, pour obtenir une bonne couverture de la prothèse en reconstruction différée. En reconstruction immédiate, la peau est conservée lors de la mastectomie, et l’expansion cutanée n’est le plus souvent pas nécessaire.
Lambeau musculo-cutané de grand dorsal avec prothèse
Lorsqu’il existe un tissu cutané de mauvaise qualité, ou un déficit cutané quantitatif trop important pour obtenir un résultat satisfaisant par prothèse seule, il faut apporter du tissu sain bien vascularisé. Cette technique consiste à transférer sur le thorax, de la peau et du muscle provenant du dos de la patiente par un tunnel sous-cutané, et de mettre en place une prothèse sous le lambeau pour donner le volume souhaité. C’est une technique classique et bien codifiée. Les inconvénients sont ceux liés à l’utilisation d’une prothèse, la présence d’une cicatrice dorsale et la gêne dorsale transitoire liée au prélèvement, la différence de couleur et de texture de la peau donnant un effet de “ pièce rapportée ”, et la survenue de séromes dorsaux (poches de liquide dans le dos) qui peuvent nécessiter plusieurs ponctions durant la période post-opératoire. Nous préférons, le plus souvent, utiliser la technique du lambeau de grand dorsal autologue (cf ce chapitre plus loin), qui est une technique plus récente et plus aboutie. Nous utilisons le lambeau de grand dorsal avec prothèse principalement si la patiente a une prothèse controlatérale mise en place lors d’une augmentation mammaire précédente, ou si la patiente est vraiment très mince et souhaite un volume mammaire conséquent.
Les techniques sans prothèse mammaire: Les reconstructions mammaires autologues
Lambeau de grand dorsal sans prothèse ou LGDA
Le lambeau de grand dorsal sans prothèse ou lambeau de grand dorsal autologue (LGDA) est une technique que nous avons mise au point en 1992, et utilisée pour la première fois en 1993. Elle est de plus en plus utilisée, et grâce aux différentes améliorations techniques proposées, elle s’impose progressivement comme la technique donnant les résultats les plus naturels et les plus constants en des mains entrainées. Comme dans la technique classique du lambeau de grand dorsal, on transpose avec une partie du muscle grand dorsal différentes zones graisseuses du dos qui se servent du muscle comme vecteur pour rester vascularisées. Le volume du lambeau est ainsi considérablement augmenté, et permet de se passer de prothèse dans environ 97 % des cas (en intégrant les temps de lipomodelage). En cas de reconstruction différée, nous combinons le plus souvent un lambeau d’avancement abdominal qui permet de gagner du volume et de créer l’apport cutané qui recevra le lambeau qui donnera le volume souhaité. La palette cutanée peut être alors souvent supprimée et enfouie, évitant dans ce cas l’effet de pièce rapportée et cela donne des résultats beaucoup plus naturels. En cas de reconstruction immédiate, il est très souvent possible de réaliser une mastectomie avec conservation de l’étui cutané : le lambeau est alors enfoui dans sa plus grande partie, à l’exception d’un rond aréolaire qui servira ultérieurement à refaire la plaque aréolo-mamelonnaire (mamelon et aréole).
C’est une technique fiable donnant une consistance et une forme naturelles au sein reconstruit. Celui ci s’intègre bien dans le schéma corporel de la femme. Ses inconvénients sont : la cicatrice dorsale (actuellement très limitée), la douleur dorsale post-opératoire bien maitrisée par la Naropeine et les morphiniques, la gêne dorsale transitoire, et la survenue de séromes dorsaux (poches de liquides dans le dos) qui peuvent nécessiter plusieurs ponctions durant la période post-opératoire. Ce dernier inconvénient a été réduit de façon importante par la technique du capitonnage dorsal mise au point en 2006, et actuellement nous avons très peu de ponctions à faire. Lors du temps de reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire, il est nécessaire d’améliorer le résultat par lipomodelage du sein reconstruit (1 à 3 séances de lipomodelage nécessaires, en fonction des cas). Cette technique de lipomodelage, dérivée de la chirurgie esthétique du visage, a été mise au point dans notre service en 1998 pour corriger d’éventuelles imperfections tel qu’un manque de projection, ou un manque de volume, ou un manque de plénitude de la partie haute du sein. Cette technique consiste à prélever de la graisse sur un site donneur (ventre le plus souvent ou hanches), par liposuccion à la seringue, à centrifuger cette graisse, puis à la transférer dans le sein reconstruit pour améliorer le volume et le résultat. Si cela est possible, le volume du sein reconstruit doit être sur-corrigé de façon à obtenir le résultat symétrique escompté à environ 3 mois post-opératoires. Dans le cas contraire, une séance complémentaire de lipomodelage sera réalisée à distance dès que les tissus seront suffisamment souples pour accueillir encore de la graisse. Le site de prélèvement est le siège d’ecchymoses et d’œdème qui mettent environ 3 mois à disparaître.Le lipomodelage du sein reconstruit peut être réalisé de la même façon avec la technique du lambeau de grand dorsal avec préservation partielle du muscle grand dorsal (ou muscle sparing latissimus latissimus dorsi MSLD). Cette technique est une variante du lambeau de grand dorsal sans prothèse et consiste à ne prélever que la partie antérieure du muscle grand dorsal. Elle permet dans certains cas sélectionnés de limiter ainsi le prélèvement musculaire. Par contre, elle nécessite souvent un temps de lipomodelage supplémentaire et n’est finalement intéressante que pour les patientes ayant un petit sein et une bonne stéatomérie prélevable.
La dernière évolution de la technique du grand dorsal autologue est la reconstruction mammaire par Lambeau Dorsal à Cicatrice Courte (LDCC) qui permet de limiter au maximum la rançon cicatricielle dorsale (on utilise l’ « oreille » de la mastectomie pour faire le prélèvement dorsal. De façon systématique, une greffe de tissu graisseux est réalisée en région intra-pectorale lors du temps initial. Puis 1 à 2 séances de lipomodelage permettent d’obtenir le meilleur résultat possible. Cette technique permet de réduire la cicatrice dorsale et les contraintes dorsales, et est très appréciée des patientes. Cette technique est la technique actuellement la plus avancée en reconstruction mammaire; nous pensons que, lorsque nous l’aurons suffisamment enseignée et diffusée, elle s’imposera dans les 10 ans, par ses avantages majeurs, comme la meilleure technique en reconstruction autologue, et supplantera les techniques plus anciennes comme le TRAM et le DIEP.
Lambeau de grand droit de l’abdomen (TRAM)
Cette technique utilise la palette cutanéo- graisseuse sous ombilicale nourrie par le muscle grand droit de l’abdomen. Le lambeau est passé sous un tunnel cutané puis modelée. La fermeture abdominale se fait comme lors d’une abdominoplastie (intervention enlevant l’excès de peau et de graisse au niveau du ventre) et engendre donc une cicatrice abdominale inférieure sur toute la largeur de l’abdomen.
L’avantage principal est de pouvoir reconstruire un sein sans ajout de prothèse et de volume important si nécessaire. Cette technique est importante historiquement car elle nous a permis de progresser dans la qualité des résultats, et nous l’avons beaucoup utilisée dans les années 90, mais actuellement elle a été supplantée par des techniques plus récentes, sauf pour des cas particuliers assez rares. Les inconvénients sont nombreux : C’est une intervention délicate entraînant une perte sanguine plus importante (possibilité d’autotransfusion), une convalescence postopératoire plus longue qu’avec une reconstruction par muscle grand dorsal, un effet de pièce rapportée sur le sein reconstruit, une fragilisation de la paroi abdominale avec un risque d’éventration. Enfin il existe un petit risque de nécrose partielle de la palette transférée, qui peut conduire à réaliser une reprise chirurgicale (ce risque est plus important chez les fumeuses, les diabétiques, et en cas d’antécédents de radiothérapie). L’indication idéale de cette technique est la patiente qui présente un excès cutanéo-graisseux abdominal inférieur dont elle souhaite réaliser la correction par une abdominoplastie.
Lambeaux libres micro-chirurgicaux(dont le DIEP)
Il s’agit principalement des lambeaux libres de grand droit de l’abdomen (TRAM libre ou DIEP) et de grand fessier inférieur. La peau, la graisse et le muscle de ces sites donneurs sont prélevés après avoir coupé les vaisseaux (l’artère et la veine) qui les nourrissent ; pour que les tissus restent vivants, les vaisseaux seront réanastomosés (recousus) à des vaisseaux proches du thorax à l’aide de lunettes grossissantes ou d’un microscope opératoire. Cette technique présentée par certains comme une « nouveauté », n’est en fait pas nouvelle du tout, et j’avais consacré mon mémoire de spécialité à cette technique en 1991. Ce sont des interventions longues et délicates avec des contraintes techniques importantes (microscope, travail en double équipe) et un risque de nécrose totale du lambeau. Les indications de cette technique sont, pour nous, actuellement rares. Ces interventions sont réservées, pour nous, aux cas pour lesquels les autres techniques ne sont pas utilisables dans de bonnes conditions. En effet, si une technique plus sûre et donnant un meilleur résultat peut être utilisée, pourquoi utiliser un lambeau libre avec ses risques d’échec et de complications thrombo-emboliques inhérents à la microchirurgie ?
Reconstruction mammaire par lipomodelage exclusif
Cette nouvelle technique de reconstruction mammaire autologue a été mise au point en 2001 dans notre équipe. En effet constatant l’efficacité importante du lipomodelage (développé en 1998 dans notre équipe) en complément des reconstructions par lambeaux, nous avons proposé de reconstruire le sein par des transferts graisseux itératifs. Cette technique est maintenanten plein développement dans le monde. Les indications idéales sont les patientes ayant un petit sein et présentant un excès graisseux important au niveau des cuisses et/ou du ventre.Elle consiste à reconstruire le sein en plusieurs étapes par des transferts itératifs de tissu graisseux (si radiothérapie, nécessité de 5 à 7 interventions ; en l’absence de radiothérapie, nécessité de 4 à 5 interventions, il faut donc un stock graisseux considérable). Son principe est séduisant car elle permet d’obtenir une reconstruction autologue avec peu de contraintes post-opératoires et peu de séquelles au niveau du site de prélèvement, voire dans certains cas un bénéfice secondaire sur le site de prélèvement. Notre travail de développement et d’évaluation consiste à mettre au point les artifices techniques visant à en élargir les indications, notamment pour l’utilisation combinée d’un dispositif d’expansion externe type BRAVA, développé afin d’expandre les tissus locaux pour faciliter la greffe de tissu graisseux. L’évaluation n’a pas montré d’apport majeur du BRAVAdans les indications de reconstruction mammaire et nous ne l’utilisons plus actuellement.
Si cette technique du lipomodelage exclusif est séduisante intellectuellement, elle est concrètement actuellement d’indication très limitée (moins de 10% des reconstructions mammaires pour un opérateur entrainé).
Reconstruction mammaire par lambeau pectoro-mammaire
Cette technique, mise au point en 1998 dans notre équipe, est d’indication peu fréquente (nécessité d’une hypertrophie du sein controlatéral) mais pourrait voir ses indications augmenter dans l’avenir car l’évaluation, des résultats et de la satisfaction des patientes, a montré des résultats très satisfaisants.Elle consiste à utiliser l’excès de tissu glandulaire controlatéral d’une hypertrophie mammaire, pédiculé sur les perforantes du muscle Grand Pectoral, et à le transférer dans le site de mastectomie par un tunnel sous cutané inter mammaire. La peau du sein reconstruit étant reconstruite par un lambeau d’avancement abdominal. Le volume est apporté par le lambeau pectoro-mammaire à pédicule acromio-thoracique. Au niveau du sein donneur, on réalise une réduction par la technique à pédicule supéro-externe, à cicatrices périaréolaire et en « T » inversé. Un deuxième temps chirurgical comprend un lipomodelage, une lipoaspiration des contours mammaires, une plastie mammaire controlatérale éventuelle, et la réfection de la plaque aréolo-mamelonnaire.
Dans cette technique, il est important de souligner que la surveillance clinique et radiologique devra se poursuivre de façon bilatérale, car la patiente se retrouve avec du sein normal sur ses deux seins, avec la possibilité de l’éventuelle survenue d’une lésion du sein des 2 côtés, qui devrait alors être diagnostiqué et traité.
Reconstruction de l’aréole et du mamelon
Cette étape interviendra lorsque le sein reconstruit aura « pris sa place », c’est à dire 2 à 4 mois après la reconstruction mammaire, suivant la technique initialement utilisée.
L’aréole peut être reconstruite en prélevant une partie de l’aréole du sein restant, de la peau de la région de l’aine, ou le plus souvent par tatouage ++++.
Le mamelon peut être reconstruit en prélevant une partie du mamelon de l’autre sein, ou grâce à la réalisation de petits lambeaux locaux. Votre chirurgien discutera avec vous de la technique la plus appropriée à votre cas.
Cette intervention se fait sous anesthésie locale, en ambulatoire, si seul le mamelon est à reconstruire. Le plus souvent, une plastie de symétrisation (sous anesthésie générale) du sein controlatéral ; ou un lipomodelage complémentaire, sont nécessaires. et l’aréole et le mamelon sont alors reconstruits dans le même temps opératoire.
Votre chirurgien plasticien
Lui poser des questions
Il est très important que vous posiez à votre chirurgien toutes les questions auxquelles vous pensez (en ayant lu le document si possible avant la consultation). Les informations contenues dans ce livret ne sont en effet pas exhaustives. Une bonne information vous aidera à choisir de bénéficier ou non d’une reconstruction mammaire. Voici une liste d’exemples de questions qui nous ont été posées. Vous pouvez en écrire d’autres dès que vous y pensez.
Exemples de questions
Est-ce que je peux bénéficier d’une reconstruction mammaire ?
Quelles sont les techniques possibles dans mon cas précis ?
Quel est le meilleur choix ? Pourquoi ?
Avez-vous beaucoup d’expérience en reconstruction mammaire ?
Pourrais-je voir des photos (bonnes ou mauvaises) de vos résultats ?
Quel résultat espérer ?
Est-ce-que le sein reconstruit sera très différent du sein originel ?
Le sein reconstruit sera-t-il sensible ?
Quelles sont les complications que je pourrais rencontrer ?
L’opération est-elle douloureuse ?
Combien de temps vais-je rester à l’hôpital ?
Vais-je devoir subir une transfusion ? Si oui, pourrais-je donner mon propre sang ?
Combien de temps après l’opération pourrais-je retrouver une activité normale ?
Quelle sera la durée d’arrêt de travail ?
Quand pourrais-je reprendre le sport ? Serais-je gênée dans la pratique de mon sport ?
Pourrais-je conduire ma voiture ?
Serait-il possible de rencontrer des patientes ayant subi cette intervention?
Est-ce que la reconstruction peut gêner une chimiothérapie ou une radiothérapie ?
Le sein reconstruit peut il masquer une récidive de mon cancer ?
Quels sont les changements d’aspect que subira le sein reconstruit ?
Que se passera-t-il si je grossis ou si je maigris ?
En cas de prothèse, faudra t-il la changer et quand ?
L’opération est elle prise en charge par la sécurité sociale ?
Avant votre intervention
Planification de votre intervention chirurgicale
Vous pouvez commencer à parler de reconstruction mammaire dès que le diagnostic de cancer du sein est évoqué. Vous parlerez au chirurgien qui pratiquera l’ablation du sein pour que vous preniez contact, si nécessaire, avec le chirurgien plasticien, pour établir un protocole thérapeutique vous permettant de bénéficier d’une reconstruction mammaire dans les meilleures conditions possibles.
Après un examen clinique, le chirurgien plasticien vous expliquera toutes les possibilités techniques adaptées à votre cas. Vous devrez discuter avec lui de vos attentes. Rappelez-vous que la reconstruction mammaire après mastectomie peut améliorer considérablement votre apparence, votre bien-être, et votre qualité de vie. Mais il faut bien comprendre que la reconstruction mammaire a ses limites et que vous ne pourrez jamais retrouver votre sein originel (travail d’ajustement à la situation tout de même nécessaire).
Un bilan biologique sera effectué avant votre intervention. La consultation avec le médecin anesthésiste aura lieu durant le mois précédent l’intervention (apporter tous les éléments particuliers correspondant à vos antécédents médicaux ou anesthésiques, accompagnés d’une lettre de votre médecin traitant en cas de problème ou de traitement spécifiques).
Les conseils à respecter
Le chirurgien vous donnera des instructions spécifiques afin de réduire le risque de complications opératoires et postopératoires. Il s’agit principalement d’éviter l’alcool, la cigarette (arrêt impératif du tabagisme 1 mois avant et 1 mois après l’intervention) et les médicaments susceptibles de favoriser les saignements et les hématomes (en particulier, arrêter les médicaments à base d’aspirine et les anti-inflammatoires 10 jours avant l’opération). Dès le lendemain de l’intervention, la marche est recommandée (aller dans le couloir et marcher) car elle réduit le risque de phlébite et raccourcit la phase de récupération post-opératoire. En fonction de la technique de reconstruction choisie et de votre entourage familial, il faudra éventuellement prévoir de vous faire aider lors de votre retour à domicile.
Les risques opératoires possibles
La reconstruction mammaire peut exposer, comme toute chirurgie sous anesthésie générale, à des complications comme une hémorragie, un hématome, une infection, ou des complications de l’anesthésie. Une nécrose du lambeau est possible, mais est exceptionnelle en cas d’utilisation de lambeau pédiculé (conservant sa vascularisation), plus fréquente en cas de lambeaux libres (ré-anastomosés par microchirurgie, comme le DIEP). Cette nécrose est toujours une épreuve importante à passer pour la patiente et son chirurgien, et tout doit être fait pour que ce risque reste exceptionnel (qualité de l’indication, expérience du chirurgien). Les complications de l’anesthésie générale, potentiellement graves, sont devenues exceptionnelles actuellement.
Les patientes fumeuses ont un risque plus élevé de retard de cicatrisation et de nécrose cutanée, particulièrement si elles ont eu une radiothérapie de la paroi thoracique. La qualité de la cicatrice finale peut alors en pâtir. Quelquefois ces complications peuvent nécessiter une reprise chirurgicale pour suture ou greffe de peau totale.
Les risques d’infection peuvent survenir durant les premières semaines post-opératoires. Si une prothèse mammaire a été posée, elle devra être ôtée et remplacée quelques mois après guérison, ou plutôt remplacée par un lambeau permettant alors une reconstruction autologue moins sensible à l’infection.
Le problème fréquent rencontré après la pose de prothèse est la coque péri-prothétique. Le sein devient dur et parfois douloureux ; une intervention chirurgicale de correction est alors souvent nécessaire. Les prothèses gonflables exposent à un risque de dégonflement qui augmente avec la durée d’implantation.
Concernant la technique utilisant le lambeau de grand dorsal sans prothèse, la survenue d’un sérome dorsal est le problème le plus fréquemment rencontré. Il s’agit de la création d’une poche de liquide dans le dos, habituellement à la partie basse. Ce problème, qui est plus un inconvénient qu’une complication, est fréquent,mais sans conséquence. Il obligera seulement à une ou plusieurs ponctions dorsales (indolores) pour assécher ce sérome.
Enfin la technique utilisant les lambeaux abdominaux (TRAM ou DIEP) entraîne un risque de phlébite (et donc d’embolie pulmonaire) plus élevé car la patiente est davantage gênée pour marcher les jours suivant l’intervention. Les risques de nécrose d’une partie du lambeau et les retards de cicatrisation au niveau de l’abdomen doivent être pris en compte car ils peuvent conduire à une intervention supplémentaire. Il existe enfin un risque d’affaiblissement de la paroi abdominale, voire d’éventration qui peut imposer ultérieurement une intervention correctrice.
Après la reconstruction mammaire
A quoi s’attendre ?
La première nuit peut être relativement douloureuse (beaucoup moins maintenant avec l’utilisation large de la Naropeine, anesthésique local puissant qui couvre la douleur post-opératoire pendant 24 heures) mais les médicaments antalgiques prescrits sont habituellement efficaces. La gêne douloureuse persiste 3 ou 4 jours, puis s’estompe progressivement en un délai variable en fonction des patientes. Vous serez ensuite fatiguée par l’intervention. Cette fatigue dure une à deux semaines si seule une prothèse est utilisée, trois à quatre semaines après une reconstruction par lambeau de grand dorsal, et jusqu’à trois mois après reconstruction utilisant le muscle grand droit de l’abdomen (TRAM ou DIEP).
En fonction du type de chirurgie et de votre récupération, vous resterez hospitalisée de 3 à 5 jours. Des drains de Redon sont utilisés pour éliminer le sang et les sérosités. Ils sont enlevés dès qu’ils donnent peu de sérosités. Lors d’une reconstruction par lambeau de grand dorsal sans prothèse, la patiente rentre souvent à domicile avec un drain situé dans le dos. Ce dernier sera enlevé au bout d’une semaine (donc deux semaines après l’intervention) lors d’uneconsultation post-opératoire. Les pansements seront à faire tous les trois jours par une infirmière à domicile qui enlèvera également les quelques fils non résorbables au dixième jour opératoire. Lors d’une reconstruction par lambeau de grand dorsal sans prothèse, on peut parfois prescrire le port d’une ceinture dorsale compressive, qui sera portée à partir de la date du retrait du dernier drain et pour une durée de 15jours, éventuellement prolongée en cas de survenue d’un sérome dorsal.
Retour à l’activité normale
Il vous faudra prévoir quatre à six semaines environ pour retrouver une activité normale après reconstruction par lambeau, moins en cas de prothèse seule. L’arrêt de travail prescrit est habituellement de 3 semaines après reconstruction par prothèse, de 1 mois à 1 mois et demi après lambeau de grand dorsal, et de 3 mois après grand droit (TRAM ou DIEP). Ces durées sont indicatives ; elles peuvent être plus courtes ou plus longues en fonction de la vitesse de récupération des patientes et de leur équilibre personnel et psychologique.
Le résultat morphologique et esthétique de la reconstruction ne pourra être évalué de façon fiable, qu’après une période de 3 à 5 mois après la reconstruction de la plaque aréolo-mamelonnaire, lipomodelage du sein reconstruit, et éventuelle symétrisation du sein controlatéral.
La sensibilité du sein n’est pas directement restaurée par l’intervention. Néanmoins, après reconstruction par tissus autologues, la sensibilité réapparaît progressivement au bout de plusieurs mois et progresse pendant une durée d’environ 3 ans. Le travail de rééducation sensitive est ici fondamental et vous sera expliqué par votre chirurgien.
Les troubles sensitifs (face interne du bras) et les troubles éventuels de l’épaule, liés au curage axillaire, ne sont pas modifiés par l’intervention de reconstruction du sein. Les cicatrices s’atténueront au bout d’un an mais ne disparaîtront jamais.
Demander conseil à votre chirurgien, mais il faudra habituellement éviter le sport et l’activité sexuelle pendant le premier mois. La natation est l’activité sportive la plus recommandée après reconstruction du sein, en particulier après reconstruction par lambeau de grand dorsal sans prothèse ; c’est elle qui permet de récupérer le plus vite de l’épaule et du dos, sans risque de se faire mal.
Enfin, il faut savoir qu’il faut du temps pour s’habituer au sein reconstruit et qu’il existe fréquemment une période d’ambivalence (“ est-ce-que j’ai bien fait de me faire reconstruire ? ”) de 1 à 6 mois, expliquant que la pleine satisfaction de cette intervention ne survient qu’après cette période, qui peut être plus ou moins longue suivant les patientes. L’entourage médical, familial et amical, bienveillant, joue un rôle important dans cette période où la patiente a besoin de réassurance et de renforcement narcissique. Parler avec d’autres femmes ayant bénéficié de cette intervention précédemment, ou avec un psychologue, peut aider la patiente à exprimer et à gérer ses émotions. Il faut savoir aussi que l’intervention de reconstruction peut réactiver des difficultés psychologiques que la femme avait ressenties lors de la mastectomie ; il ne faut pas s’en culpabiliser mais plutôt les exprimer (avec ou sans l’aide d’un psychologue) car il s’agit d’une chance de les gérer plus positivement, et ainsi de « tourner la page ».
Ya-t-il un risque de récidive du cancer après la reconstruction?
La reconstruction mammaire n’est pas un facteur de récidive du cancer du sein. Elle ne favorise pas, ni n’empêche pas l’éventuelle récidive. De plus, elle ne gêne pas une éventuelle chimiothérapie ou radiothérapie en cas de récidive. Elle ne gêne habituellement pas la surveillance post-thérapeutique. Dans quelques rares cas, elle permet de faire le diagnostic de la récidive locale ou ganglionnaire, ou de diagnostiquer un cancer du sein occulte du sein controlatéral (lors d’une éventuelle plastie mammaire de symétrisation). D’une façon générale, en cas d’apparition d’une tuméfaction augmentant de volume, même longtemps après le cancer du sein initial, une échographie sera demandée avec pratique d’une microbiopsie au moindre doute.
Conclusion
Après la période des contraintes post-opératoires normales, la reconstruction du sein apporte beaucoup aux patientes en termes de réhabilitation, de bien-être, et de qualité de vie. La reconstruction mammaire n’est pas une intervention urgente. Elle doit être considérée plus comme une possibilité et un choix positif (que vous pouvez décider de faire lorsque vous pensez : « je me sens prête »), que comme une obligation (que vous subiriez). Vous devez prendre votre temps pour faire le meilleur choix. Le chirurgien vous aura expliqué les possibilités techniques utilisables ou la mieux indiquée dans votre cas. Si il est très expérimenté, vous devez lui faire confiance (« Est-ce-que j’ai confiance dans ce Docteur ? »). Ensemble, vous devrez choisir la meilleure solution pour mener ce projet à terme. La consultation avec le chirurgien plasticien est l’étape primordiale pour vous donner toutes les informations nécessaires. Puis lorsque vous serez bien décidée, vous bloquerez une date d’intervention et vous le reverrez en consultation avant l’intervention.
Pour les reconstructions bilatérales, la reconstruction par prothèses est habituellement la meilleure solution, en l’absence de radiothérapie ou de facteurs de risques.
Pour les reconstructions unilatérales, ou en présence de tissus locaux peu favorables, la reconstruction autologue est habituellement préférable. Les reconstructions mammaires autologues représentent un de grands progrès de ces vingt dernières années en Chirurgie Plastique reconstructrice du sein et nous avons pris une part active à ces avancées. Le caractère naturel, souple et sensible du sein, permet de mieux intégrer le sein dans le schéma corporel, et finalement d’offrir une plus grande satisfaction à long terme. Ces reconstructions mammaires autologues sont, par contre, techniquement plus délicates et ne devraient être réalisées que par des chirurgiens plasticiens ayant une grande expérience dans ces techniques, car la courbe d’apprentissage est longue, et est plus marquée qu’avec les reconstructions par prothèse. Il est dommage et frustrant de voir des cas secondaires pour lesquels les possibilités thérapeutiques ont été utilisées, sans que l’on ait obtenu le résultat que l’on devait potentiellement obtenir avec une reconstruction autologue ; et en tant que chirurgien secondaire, il nous serajuste possible de « faire au mieux », sans prétendre avoir un résultat à la hauteur d’une chirurgie primaire réussie.
Le choix de la technique, la réalisation impeccable de l’intervention, la qualité du suivi et de l’accompagnement relèvent du chirurgien. Le choix du chirurgien relève de la patiente. Il m’apparait toujours surprenant de voir que certaines patientes ne se renseignent pas pour un sujet aussi essentiel pour leur corps et leur bonheur futur, et acceptent une intervention par un chirurgien non qualifié en Chirurgie Plastique, ou peu expérimenté, juste parce qu’elles n’ont pas pris le temps et/ou la peine de se renseigner avec précision. D’autres choisissent un chirurgien pour des raisons financières de moindre coût, plutôt que de faire un effort financier pour ce domaine essentiel pour leur avenir ; ou d’essayer simplement de trouver une mutuelle prenant en charges les dépassements d’honoraires, comme cela devrait être le cas, au moins en partie (alors que la famille n’a pas de problème financier particulier, voire est aisée ; sachant bien-sûr que, pour les personnes en difficulté financière, des offres hospitalières de qualité sont disponibles, au moins dans les villes universitaires françaises).
DR. EMMANUEL DELAY
50 RUE DE LA RÉPUBLIQUE
69002 – LYON
FRANCE
04 72 56 07 06